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Stéphane Dubreil

12 mai 2025
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Madame Choi et les monstres, l’actrice et le dictateur

Dans Madame Choi et le monstre, un album mi comics mi manga, Sherree Domingo et Patrick Spat embarquent les lecteurs dans une histoire insensée : l’enlèvement par le dictateur nord-coréen Kim Jong-Il de deux stars du cinéma sud-coréen pour en faire d’authentiques artistes à son service et à la gloire de son régime.

Un scénario original

Le despote coréen est grand amateur de films. Il sait que le cinéma peut être une arme politique et diplomatique très efficace. Constatant l’indigence des productions de son pays, mais sans se poser la question des raisons de cette indigence, il choisit la manière forte, bien dans le style du régime. En 1978, ses sbires kidnappent la plus grande star sud-coréenne, Choi Eun-Hee, lors d’un voyage à Hong Kong. Kim saura bien la convaincre de tourner pour lui.

Le scénario ne se contente pas du récit de cet évènement. Tout l’intérêt de Madame Choi et les monstres est de suivre plusieurs histoires à la fois. La vie de l’actrice, avant et après son enlèvement, la vie en Corée du Sud qui bascule dans la dictature, la vie en Corée du Nord sous une autre dictature, la vie d’une femme dans ces pays et le récit d’une légende coréenne, Bulgasari, qui sous-tend l’ensemble dans une allégorie qui peut symboliser la dérive d’un héros ou la naissance d’une héroïne.

Choi Eun-Hee.

Une histoire de monstre

Bulgasari est un monstre, né d’une petite poupée appartenant à Mina, la fille d’un forgeron. A l’origine plutôt engagé du côté du peuple, il grossit sans cesse en mangeant du métal, du fer. Il dévore les soldats du roi et leurs armes, mais devenu trop grand et incontrôlable, il s’oppose à tous et surtout à Mina. Elle seule pourra sauver le village de la furie de Bulgasari en le ramenant à la taille d’une poupée. L’actrice enlevée pourra-t-elle apprivoiser le dictateur ?

En 1962, Kim Myeong-je, réalisateur sud-coréen réalise une version de cette histoire qui rappelle Godzilla. Ce premier film coréen à utiliser des effets spéciaux est considéré comme perdu. Ainsi, la bande dessinée débute en 1976 par le vol des bobines du film par un agent venu de Corée du Nord. Bulgasari est le film préféré du dictateur qui veut pouvoir le projeter autant qu’il le souhaite.

Affiche du film perdu

Une femme coréenne

La biographie de l’actrice sert de fil rouge à cet album. Elle apparait sur scène, jeune comédienne, en 1953. Un malaise la paralyse mais elle rencontre Shin Sang-Ok, un jeune metteur en scène qui la relève et découvre qu’elle a été mariée de force avec un homme qui la maltraite. C’est le lot de nombreuses femmes dans le pays. Elle finit par divorcer et bien que son calvaire soit avéré, ses voisins et ses amis la rejettent mais son amour pour Shin la sauve. Tous les deux entament une carrière brillante qui est bientôt stoppée net par l’évolution du régime. Puritain et autoritaire, le pouvoir bloque toute évolution vers une vision plus libre de la société. On peut aussi y voir un combat de la jeune Mina pour s’imposer et montrer sa puissance dans un monde d’hommes et de militaires.

Shin Sang-Ok
Avant d’être un danger, Bulgasari est allié aux paysans qui se révoltent contre les seigneurs puissants.
Plus rien ne peut arrêter le monstre devenu immense, dangereux et incontrôlable.

Un dictateur cinéphile

C’est à ce moment-là, que Kim Jong Il se met en tête d’enlever l’actrice qu’il adore. Droguée, elle atterrit à Pyongyang en janvier 1978. Rapidement, on lui fait comprendre qu’elle doit rentrer dans le moule. Malgré son désespoir, l’éloignement avec ses enfants, elle joue le jeu sans film à la clef. Tout change cinq ans plus tard. Son mari est enlevé lui aussi et la rejoint. Le dictateur leur demande de tourner de grands films, et met à leur disposition tout ce dont ils ont besoin. Pour sauver leur peau et leur esprit, ils travaillent, dirigent, tournent. En 1985, la version nord-coréenne de Bulgasari réalisée par Shin Sank-Ok sort sur les écrans du pays

Un Kim Jong-Il rayonnant et tout en rondeur accueille la jeune femme, prostrée et effrayée,, après son kidnapping.

Invités à Vienne en 1986, les deux artistes faussent compagnie à leurs gardiens, qui seront exécutés, et trouvent refuge à l’ambassade des États-Unis qui les accueille. Devenus citoyens américains, ils retrouvent leurs enfants après huit années de séparation forcée.

L’actrice, comme son mari plus tard, doit jouer la bonne élève du régime, faire bonne figure. On lui a bien fait comprendre que sa sécurité en dépendait.
Le dictateur nord-coréen et les deux artistes

Madame Choi et le monstre, un album remarquable

La puissance de cet album tient dans l’équilibre parfaitement maitrisé de l’alliance entre un scénario touffu mais fluide et un dessin qui joue des codes du manga, tout en affichant un attachement à un style plus illustratif.

Les pages consacrées à Bulgasari penchent clairement vers un dessin horrifique. Des jeux d’enfance du début, on glisse vers l’effroi devant ce monstre dévoreur. Ses pattes griffues, ses dents proéminentes sont omniprésentes.

Dans les pages qui relatent la vie de Choi, le dessin presque naïf pourrait alléger les drames que vit l’héroïne. Associé à de vraies phrases prononcées par les sbires du Nord et du Sud, il ne fait que rendre l’atmosphère des dictatures plus pesantes, tout en y ajoutant un sentiment de sidération.


A noter qu’un album publié par la Boite à bulle, Le Dictateur et le dragon de mousse de Fabien Tillon et Frewé traitait de la même histoire mais sans mettre en avant la figure féminine.


Madame Choi et les monstres. Patrick Spät (scénario). Sheree Domingo (dessin). Jean-Baptiste Coursaud (traduction). Éditions du Seuil. 176 pages. 23 euros


Pour découvrir d’autres planches :

Madame Choi et le monstre

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  • Cinéma
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Stéphane Dubreil

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