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Capitaine Kosack

25 juin 2025
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Après les ors du mirage mexicain, la déchéance et la folie pour Charlotte Impératrice

Fin de règne tragique pour l’Empereur Maximilien Ier et la emperatriz Carlota du Mexique. Le titre de ce quatrième et dernier tome, « Soixante ans de solitude », évoque le long veuvage de Charlotte après l’exécution de son époux en juin 1867. Il se focalise sur les semaines de 1866 au cours desquelles l’Impératrice jette toutes ses forces pour convaincre la France et le Saint-Siège d’embrasser de nouveau la cause mexicaine, en vain. Fabien Nury, Matthieu Bonhomme et Delphine Chedru dressent le portrait bouleversant d’une jeune femme fragile, romantique et déterminée, que l’indifférence et le mépris affichés à son encontre par Napoléon III et le pape Pie IX vont littéralement faire vriller puis sombrer peu à peu dans la paranoïa et la folie.

Le pouvoir rend fou, selon l’adage. Mais certaines têtes couronnées sont frappées d’authentiques pathologies mentales aux effets démultipliés par leurs prérogatives royales. La mégalomanie cruelle de Caligula, la démence de Charles VI et d’Ivan le Terrible, ou l’aliénation de Louis II de Bavière ont ainsi marqué l’Histoire. Le cas de Jeanne de Castille (1479-1555), dite Jeanne la Folle, présente d’étonnantes similitudes avec celui de Charlotte. Toutes deux, en effet, portent très tôt le deuil de leurs époux respectifs. Jeanne vit quasiment un demi-siècle recluse dans le château de Tordesillas après le décès prématuré de Philippe de Habsbourg en 1506. Charlotte, quant à elle, survit soixante années à Maximilien, en continuant de le chérir et de l’honorer comme le suggère la couverture de l’album.

Trois mois de descente aux enfers pour l’Impératrice

Le parti pris des auteurs est de resserrer leur trame narrative entre août et octobre 1866, soit les trois mois s’écoulant depuis l’arrivée de Charlotte dans le port de Saint-Nazaire jusqu’à sa convalescence forcée dans le château de Tervueren* (allusion faite page 46). Incontestablement, ces quelques semaines constituent un point de bascule dans la santé mentale de l’Impératrice. Un épilogue de douze pages résume le reste de ces soixante années de veuvage et de folie, qui s’achèvent le 19 janvier 1927, dans le château de Bouchout, à Meise, près de Bruxelles.

Eu égard à son rang princier, et grâce à l’influence de son père Léopold Ier et de son frère Philippe, Charlotte bénéficie d’examens médicaux dès que sa pathologie éclate au grand jour. Pour poser un diagnostic psychiatrique et répondre également à une autre question plus intime, tous ceux qui l’ont côtoyée depuis son départ du Mexique en juillet 1866 sont invités à témoigner devant une sorte de collège constitué de trois médecins trônant dans un amphithéâtre. Celui qui mène les débats pourrait être Joseph Gottfried Riedel, l’un des premiers savants aliénistes à avoir conclu à un état de « folie avec des idées fixes de persécution » à propos du mal rongeant Charlotte.

Une servante de seize ans raconte en baissant les yeux ce que Charlotte lui commandait de faire sous peine d’être violentée ou renvoyée. Crédit Nury / Bonhomme / Dargaud

Les récits successifs de la comtesse Zichy, dame de compagnie de Charlotte, de l’épouse du général Almonte**, puis de la servante Mathilde révèlent les étapes du calvaire plongeant Charlotte dans ses premiers accès de délire de persécution et de monomanie, tendance paranoïaque.

Un accueil français fait de camouflets

Le soin est laissé à la comtesse Zichy de raconter assez factuellement l’arrivée de Charlotte en France et son accueil humiliant par les autorités. Celle qui pensait être reçue avec les honneurs dus à son rang vole de désillusion en désillusion. Après l’épisode du mauvais drapeau hissé en son honneur à Saint-Nazaire (page 7), les camouflets s’enchaînent et fissurent peut-être déjà sa raison (page 9). Confusément, elle pressent que ce ratage protocolaire n’est qu’un prélude au désengagement bientôt exprimé officiellement par l’Empereur des Français, le 19 août. Ce dernier, en effet, a remis l’Europe au centre de ses préoccupations diplomatiques depuis la victoire prussienne à Sadowa, le 3 juillet 1866. L’esclandre du 11 août suivant au château de Saint-Cloud (pages 13-14), ponctuée de la célèbre tirade sur « le sang des Bourbons se déshonorant devant un Bonaparte, un vulgaire aventurier » et du non moins célèbre épisode du verre d’orangeade balayé d’un revers de la main car empoisonné, ne représente que de modestes prémices.

Les crises de Charlotte effraient même le pape. Crédit Nury / Bonhomme / Dargaud

Les auteurs prennent le parti de simplifier le parcours diplomatique de Charlotte en envisageant une visite au Saint-Siège dans la foulée du fiasco français. Après avoir écrit à son cher époux de ne pas abdiquer et comparé dans la même lettre Napoléon III au diable incarné, elle entreprend de s’attaquer au second volet de sa mission européenne : négocier le concordat qui réaliserait la paix entre le pouvoir mexicain et le clergé, ce qui aurait pour effet immédiat d’assurer à Maximilien le soutien des conservateurs, très influents au Mexique.

Une entrevue papale qui tourne court

Racontée par madame Almonte, l’entrevue du 27 septembre 1866 avec le pape Pie IX tourne court. Charlotte lui aurait à lui aussi affirmé qu’on cherchait à l’empoisonner et se serait jetée sur sa tasse de chocolat chaud pour étancher sa soif. Son état d’excitation atteint une telle extrémité qu’elle est autorisée, contre tous les usages, à passer la nuit au Vatican pour raison médicale (une première pour une femme). Le poison que Charlotte suspecte partout entraîne chez elle une méfiance de chaque instant. Ne pouvant compter ni sur l’aide militaire française, ni sur l’appui moral de l’Église, elle en déduit un complot orchestré par tous ceux qui l’entourent et sombre alors dans une crise aiguë de paranoïa.

Charlotte contrainte de se désaltérer dans l’eau des fontaines romaines, ici celle de Trévi. Crédit Nury / Bonhomme / Dargaud

Si, jusqu’alors, tous les déboires de l’Impératrice sont factuellement étayés par diverses sources***, Fabien Nury a étoffé son scénario avec d’autres éléments un peu plus romanesques. Une jeune servante de 16 ans, prénommée Mathilde, est appelée à son tour à raconter au collège des trois médecins son intimité avec une femme dont la santé mentale présente une altération évidente. Est-ce sa candeur, est-ce sa fragilité qui provoquent chez Charlotte de nouveaux accès de démence ?

Démence satanique

Ses regards tantôt plaintifs, tantôt concupiscents ne laissent plus de place au doute. Dans une suite d’un palace romain dont elle refuse désormais de sortir, elle vrille complètement, avoue à Mathilde un terrible secret, puis se fait tour à tour menaçante puis consolatrice. Elle retourne les crucifix, parle librement de Satan, exige d’être flagellée, s’entoure de poulets qu’elle tue et cuisine au gré de sa fantaisie, plonge la main dans l’eau bouillante sans éprouver la moindre douleur. Cette descente aux enfers s’achève lorsque son frère Philippe de Flandre, alerté par ses frasques, vient l’extraire de son antre puante pour la ramener en Belgique. Le temps du soin et de la réclusion perpétuelle approche.

Un duel pour laver l’honneur d’une femme. Crédit Nury / Bonhomme / Dargaud

La question du père

Depuis le commencement de la série, les auteurs ne peuvent cacher leur faible pour cette princesse au destin si cruel. Leur empathie prend une dernière fois les traits de Félix Eloin, ce Namurois haut en couleurs présent aux côtés du couple impérial dès son arrivée au Mexique, en 1864. Loin de la réalité historique****, il se faufile dans le sillage de Philippe de Flandre et endosse les habits de garde du corps de Charlotte, dont il prend en mains l’exfiltration de Rome jusqu’à Tervueren. Tombé sous son charme au premier regard, il devient son ange gardien puis le bras armé d’un combat pour laver son honneur. Dès la  page inaugurale de l’album se pose en effet la question d’une possible grossesse de Charlotte, donc celle, consubstantielle, du père. Des divers scénarios échafaudés par des historiens, des romanciers ou des érudits spécialistes en têtes couronnées, Fabien Nury a décidé d’en privilégier un et nous renseigne sur les conséquences à long terme de cette conjecture dans l’épilogue (pages 78 et suivantes*****).

Des funérailles presque ordinaires pour une princesse à la vie extraordinaire. Crédit Nury / Bonhomme / Dargaud

«  Pauvre Max ! Décidément, elle lui aura bien gâché la vie… »

Toute princesse, reine ou impératrice qu’elle soit, une femme passée de l’autre côté de la raison n’en demeure pas moins un être humain malade. Cet album, jusque dans l’ultime réplique du goujat Charles de Bombelles, rappelée en 4e de couverture, résonne comme un plaidoyer féministe. Quand Charlotte donne une suite favorable à la cour de Maximilien en vue de leur union, elle n’imagine pas une seule seconde que de cyniques calculs diplomatiques vont mettre leur couple en situation de devoir gérer l’amphigourique dossier mexicain. Elle ne pouvait non plus se douter que des deux souverains, c’était elle qui aurait le plus de courage et de détermination face à l’adversité. De tous les hommes croisés à partir de 1866, aucun, pas même son frère, ne la traite avec empathie. Seule compte la réputation de la famille royale, à préserver coûte que coûte. Pour endosser le rôle « tragi-romantique » du chevalier blanc, les auteurs doivent infléchir la destinée de Félix Eloin. Sinon, personne.

Pauvre Charlotte, qui n’a pu compter que sur elle-même et qui, année après année, s’enfonce dans le deuil, la solitude et la folie. Pauvre enfant, traumatisée par la perte prématurée de sa mère, qui souffrit toute son existence de ne pas avoir été elle-même une mère aimante. Pauvre princesse aux grands yeux bleus que la méchanceté humaine va condamner à récolter ad vitam æternam les fruits empoisonnés de ses amours malencontreuses.


* : Pour simplifier, Nury a condensé en un seul lieu les diverses étapes de la réclusion forcée de Charlotte après révélation au grand jour de sa folie destructrice. En réalité, elle est dans un premier temps rapatriée à Miramare entre octobre 1866 et juillet 1867. Puis, en raison de son veuvage et du protocole, elle est transférée dans sa patrie d’origine, au château de Tervueren. Elle quitte ensuite cette demeure pour le château royal de Laeken, d’où elle repart en mai 1869 pour regagner Tervueren, avec mise à disposition par le Roi d’une petite armée de serviteurs. En mars 1879, après l’incendie de Tervueren, Charlotte s’installe définitivement au château de Bouchout, à Meise, à une quinzaine de kilomètres au nord de Bruxelles.

** : Juan Nepomuceno Almonte (1803-1869) fut un temps régent du Mexique avant l’arrivée de Maximilien,  puis nommé par lui lieutenant général de l’Empire puis représentant auprès de Napoléon III.

*** : Une courte et instructive synthèse sur la vie de Charlotte, recensant de nombreuses sources, a été publiée par André Bénit, maître de conférence à l’Université Autonome de Madrid, à lire ICI. Par ailleurs, pour désencombrer son récit, Fabien Nury a laissé au Mexique les deux enfants adoptifs du couple impérial, qui avaient pourtant effectué la traversée avec leur mère.

**** : Félix Eloin fait partie du premier cercle des fidèles de Maximilien et de Charlotte. Il est d’abord secrétaire particulier de l’Empereur, puis nommé par lui conseiller d’État. En 1865 et 1866, il est envoyé en mission en Europe pour tenter d’obtenir un soutien accru de la France et de la Belgique face aux États-Unis, redevenus menaçants depuis la fin de la guerre de Sécession. Mais au moment du périple de Charlotte, il est bien au Mexique et y reste jusqu’à l’exécution de Maximilien, le 19 juin 1867. Plus chanceux que son souverain, Eloin est seulement arrêté, condamné et emprisonné jusqu’en novembre 1867, date de son retour en Belgique. Une notice biographique plus complète est à lire ICI.

***** : Pour aussi fragile qu’elle soit, notamment pour des raisons chronologiques, cette hypothèse n’en a pas moins rencontré l’adhésion d’un certain Charles de Gaulle, qui lui aurait apporté du crédit lors d’un conseil des ministres en 1964.


Charlotte impératrice T4 Soixante ans de solitude. Fabien Nury (scénario). Matthieu Bonhomme (dessin). Delphine Chedru (couleurs). Dargaud. 88 pages. 20,50 euros.


Les dix premières planches :

 

  • Capitaine Kosack
  • Thierry Lemaire
4.8
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