• Albums
    • Antiquité
    • Moyen Âge
    • Époque moderne
    • Premier Empire
    • XIXe siècle
    • XXe siècle
    • Première Guerre mondiale
    • Seconde Guerre mondiale
  • Cases commentées
  • Débats / Expo / DVD
    • Conférences
    • Entretiens
    • Expositions
    • DVD
  • Pédagogie / Recherche
    • Pédagogie
    • Recherche
  • Prépublications
  • Le magazine « Cases d’Histoire »
  • Base de données
  • Albums
    • Antiquité
    • Moyen Âge
    • Époque moderne
    • Premier Empire
    • XIXe siècle
    • XXe siècle
    • Première Guerre mondiale
    • Seconde Guerre mondiale
  • Cases commentées
  • Débats / Expo / DVD
    • Conférences
    • Entretiens
    • Expositions
    • DVD
  • Pédagogie / Recherche
    • Pédagogie
    • Recherche
  • Prépublications
  • Le magazine « Cases d’Histoire »
  • Base de données
  • Albums
    • Antiquité
    • Moyen Âge
    • Époque moderne
    • Premier Empire
    • XIXe siècle
    • XXe siècle
    • Première Guerre mondiale
    • Seconde Guerre mondiale
  • Cases commentées
  • Débats / Expo / DVD
    • Conférences
    • Entretiens
    • Expositions
    • DVD
  • Pédagogie / Recherche
    • Pédagogie
    • Recherche
  • Prépublications
  • Le magazine « Cases d’Histoire »
  • Base de données
  • Home
  • XIXe siècle
  • Dostoïevski, Le Soleil noir, portrait d’un écrivain tourmenté dans la Russie tsariste.

Abonnez-vous à la mailing list de Cases d'Histoire

Articles Phares

Aux Soirs de grande ardeur, méga-feu et embrasement des coeurs au Néolithique
Trous de mémoires, mémoire impossible de la sale guerre d'Algérie
Brancusi contre États-Unis, ou le procès de l’art moderne par ses détracteurs
Captain America : des origines mouvementées
Dans 20 ans en mai 1871, Tardi règle son compte au Thiers immonde dans le cimetière du Père-Lachaise
Kersten, médecin d’Himmler. Un Juste oublié ou un falsificateur hors pair ?
Geographia, le dessous des cartes à travers les yeux de Ptolémée
La bande dessinée dialogue avec les archives diplomatiques dans une exposition présentée à Nantes
Dossier pédagogique : le manga Marie-Antoinette pour les 4e et les 2nde
La « Retirada » et l’exil après la Guerre d'Espagne, à travers les BD publiées en France

Florian Moine

3 mai 2023
Like 0
Categories:
  • XIXe siècle
SHARE THIS PAGE

Dostoïevski, Le Soleil noir, portrait d’un écrivain tourmenté dans la Russie tsariste.

Au-delà d’être un monument de la littérature du XIXe siècle, qui était Fiodor Dostoïevski ? À travers cette biographie intitulée Dostoïevski, Le Soleil noir, Chantal Van Den Heuvel et Henrik Rehr – déjà auteur d’une biographie des époux Tolstoï (Futuropolis, 2020) – resituent l’auteur de Crime et Châtiment dans son époque  pour cerner sa psyché.

Dès la couverture, l’album donne le ton : Dostoïevski, couché, se tord de douleur, assailli par des créatures imaginaires. L’image fait à la fois référence aux crises d’épilepsie dont souffrait l’écrivain et à ses démons intérieurs, que cette biographie peint avec une certaine justesse, malgré la difficulté de l’exercice. L’incipit débute sur un moment de bascule dans la vie de l’écrivain. En 1849, le jeune Dostoïevski fréquente à Saint-Pétersbourg le Cercle de Petrachevski, groupe d’intellectuels progressistes et proches des idées socialistes. Placés sous étroite surveillance, les membres du groupe sont arrêté sur ordre de Nicolas Ier (1825-1855) dont la pratique autocratique du pouvoir, marquée par l’insurrection militaire des Décembristes * au moment de son arrivée sur le trône, ne tolère aucune forme de contestation. À l’issue d’un procès pour conjuration, 21 membres du groupe, dont Dostoïevski, sont condamnés à être fusillés.

Les infortunés sont envoyés sur le lieu de leur exécution. Suivant un procédé scénaristique classique, les auteurs représentent l’écrivain qui, attaché au poteau d’exécution, voit défiler les épisodes de sa jeunesse et de ses années à Saint-Pétersbourg. Dans une chorégraphie bien huilée, les soldats sont interrompus avant de faire feu par un officier venant les avertir que la peine de mort est commuée en une déportation en Sibérie. Ce simulacre d’exécution, suivie de l’expérience du bagne relatée dans Souvenirs de la maison des morts, marquent profondément l’écrivain et nourrissent son œuvre.

Avant le bagne, Fiodor Dostoïevski connaît une jeunesse contrariée. Son père, Mikhaïl, est médecin militaire à l’hôpital des Indigents de Moscou, et a été anobli à cet égard. Le médecin fait l’acquisition de deux villages et, à une époque où le servage a encore cours, des hommes qui sont attachées à ces terres. L’album s’attarde sur le gouffre social de la Russie des années 1830 : le jeune Fiodor échange ainsi avec le fils d’un serf qui lui explique que le père du jeune noble a frappé le sien et l’a menacé du knout « pour une histoire de labours mal tracés » (p.10-12). Il faut dire que Mikhaïl est un homme colérique, violent et alcoolique, des traits qui s’aggravent après la mort précoce de son épouse Maria, la mère de l’écrivain. Le récit dépeint la relation orageuse entre le père et son fils après l’envoi de Fiodor à l’école militaire, une formation qu’il ne goûte guère, puis à l’école des ingénieurs militaires de Saint-Pétersbourg.

En décalage avec ses camarades de promotion dont il ne partage ni la fortune, ni la volonté de faire carrière dans les armes, le jeune Dostoïevski connaît des problèmes d’argent. La question financière constitue un problème récurrent dans la vie de Dostoïevski – qui nourrit plus tard une addiction au jeu que les auteurs mettent très bien en scène – et une source permanente de conflit avec son père. Le récit s’attache d’ailleurs (p.20) à décrire les pulsions de meurtre du jeune homme, que Freud a exploré dans son texte Dostoïevski et le parricide. L’album montre également le sentiment de culpabilité que nourrit Dostoïevski après la mort subite de son père, décès qui est entouré d’un certain mystère dont les auteurs se font l’écho. Le jeune Fiodor apprend ainsi, par la voix d’une vieille paysanne spectrale, que son père aurait été assassiné par ses propres serfs, et que ce meurtre aurait été maquillé. Cette hypothèse relayée par des écrits familiaux est contestée, mais elle donne une idée assez nette de l’atmosphère lugubre qui entoure Dostoïevski.

Émancipé de la tutelle paternelle, le jeune Dostoïevski se consacre à l’écriture et fait une entrée assez remarquée dans les cercles littéraires et mondains de Saint-Pétersbourg après la publication des Pauvres gens (1844), à une époque où la littérature russe s’avère particulièrement vivace, en dépit de la censure. D’un caractère irascible et peu au fait des mondanités, Dostoïevski n’est guère apprécié par la grande bourgeoisie pétersbourgeoise, ce qui contribue à son isolement et à son ressentiment. Finalement, c’est l’expérience du bagne qui place Dostoïevski au plus près des différentes facettes de ses contemporains, de la cruauté la plus extrême (p.48-49) à la solidarité désintéressée, incarnée dans l’album par l’aumône faite aux prisonniers par les paysans (p.53-54).

C’est de cette expérience que Dostoïevski tirerait sa connaissance du « peuple russe ». L’album fait dire à l’écrivain que « la majorité des détenus était des criminels, meurtriers, brigands ou simples filous. Pourtant, j’ai trouvé de l’or sous la rude écorce » (p.51). L’appartenance à la noblesse vaut à Dostoïevski certains égards de la part de ses geôliers – la hiérarchie sociale, encore –, ce qui lui épargne les plus mauvais traitements. Après quatre ans de bagne, Dostoïevski est envoyé comme soldat dans un régiment situé au nord de l’actuel Kazakhstan, manière pour le pouvoir de prolonger son exil. Là, l’écrivain finit par obtenir sa réhabilitation.

Le récit s’arrête dans sa seconde partie sur les tourments amoureux de l’écrivain, où se manifeste son caractère excessif et son égoïsme. Au Kazakhstan, il fait une cour assidue à une femme mariée, Maria Dmitrievna, que Dostoïevski épouse finalement après le décès de son premier époux. Le couple retourne à Saint-Pétersbourg mais se déchire dès lors que l’écrivain privilégie sa vie sociale et sa carrière littéraire, qui décolle enfin. Dostoïevski voyage en Europe sans son épouse : là-bas, il s’adonne au jeu et découvre la révolution industrielle qui transforme – ou plutôt défigure aux yeux de l’écrivain – le continent et les relations de travail. Après le décès précoce de son épouse, il se marie avec la sténographe qu’il a engagée, Anna Grigorievna, avec qui il a une relation beaucoup plus apaisée, notamment parce qu’elle gère la trésorerie du ménage et veille de près à ses intérêts.

La publication de Crimes et châtiments et de L’Idiot, dans des circonstances que l’album contextualise de façon éclairante – entre dettes, voyages et idylle amoureuse – font accéder Dostoïevski à la reconnaissance littéraire. L’écrivain développe dès lors sa pensée dans des cercles littéraires et politiques qui s’ouvrent à lui, jusqu’à rencontrer le tsar après la publication de son chef d’œuvre, Les Frères Karamazov. Les auteurs parviennent dans cette partie à synthétiser de façon assez claire les conceptions philosophiques de Dostoïevski, en recourant notamment à des allégories graphiques (p.119-120). Les mutations politiques de la Russie d’Alexandre II (1855-1881) sont moins abordées – l’abolition du servage n’est que rapidement évoquée, par exemple – probablement pour éviter les lourdeurs d’un propos trop didactique. La fin de l’album insiste davantage sur la renommée acquise par l’écrivain et l’apaisement qu’il trouve enfin à la fin de sa vie.     

Le dessin réaliste d’Henrik Rehr propose une reconstitution graphique précise de la Russie du XIXe siècle, fruit d’une vraie recherche documentaire. Des ruelles de Saint-Pétersbourg aux campagnes profondes en passant par l’enfer sibérien, l’album fait voyager son lecteur dans le plus vaste pays du monde. Si la présence de nombreux dialogues rend la lecture assez dense, le découpage, dynamique, offre des moments de respiration bienvenus. Le lecteur ressort finalement de cette biographie avec l’envie de se (re)plonger dans les romans de Dostoïevski, après avoir saisi les clés de lecture d’une œuvre qui garde toute son actualité.


* : Les Décembristes sont des militaires insurgés qui effectuent une tentative de coup d’État le 14 décembre 1825, au moment de l’arrivée au pouvoir du nouveau tsar Nicolas Ier. L’échec de cette initiative s’accompagne d’une forte répression.


Dostoïevski. Le soleil noir. Chantal Van Den Heuvel (scénario), Henrik Rehr (dessin). Futuropolis, 136 pages, 21 euros.


Les dix premières planches :

 

  • Florian Moine
  • Thierry Lemaire
3.8
Envoi
User Review
0 (0 votes)

Partager sur :

  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
  • Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
Tags:
  • Ecrivain
  • Futuropolis
  • Rehr
  • Russie
  • Sibérie
  • Tsar
  • Van Den Heuvel
SHARE THIS PAGE

Florian Moine

Related Posts

  • La Fortune de Poutine, ou comment le maître du Kremlin est devenu l’homme le plus riche du monde 30 août 2024
    Le Chant des Asturies, fresque saisissante d’une insurrection ouvrière durant la Seconde République espagnole 31 août 2023
  • La Fabrique des Français, quand nation rime avec immigration. 11 juillet 2023
    La Demi-double femme, l’âme de la Sibérie des trappeurs, à la fin du XIXe siècle 11 avril 2023
  • L’Université des chèvres : la France de Louis-Philippe, les Etats-Unis de Trump, l’Afghanistan des talibans, le nécessaire combat d’une éducation qui rend libre 14 mars 2023
    Slava, après la chute : petit abrégé du capitalisme sauvage dans la Russie des années 1990 31 janvier 2023

Add Your Comment

Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.

Abonnez-vous à Cases d'Histoire

Saisissez votre adresse e-mail pour vous abonner à ce blog et recevoir une notification de chaque nouvel article par email.

Rejoignez les 442 autres abonnés
  • Cases d’Histoire
  • La rédaction
  • Partenaires
  • Revue de presse
  • Contact
  • Mentions légales
Wordpress theme for personal masonry blog and magazine

Share it on your social network:

Or you can just copy and share this url
 

Chargement des commentaires…
 

Vous devez être connecté pour poster un commentaire.