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Florian Moine

26 octobre 2023
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  • Époque contemporaine
  • XXe siècle
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Le Juif arabe, une mémoire familiale qui interroge la relation judéo-arabe

En explorant sa propre histoire familiale, Asaf Hanuka interroge les relations entre juifs et arabes.
Le dessinateur israélien navigue pour cela entre le passé, marqué par la mémoire de son grand-père (prétendument) assassiné par un jeune arabe, et le présent du récit, qui voit le retour de l’auteur en Israël après ses études en France. C’est peu dire que, par les questions fondamentales qu’il soulève sur le vivre-ensemble entre la populations israélienne et palestinienne, Le Juif arabe percute une actualité dramatique. 

Si le titre apparaît aux profanes comme un oxymore, tant on oppose dans l’actualité les juifs israéliens à la population arabe palestinienne, l’album met en évidence la situation d’habitants tiraillés entre deux identités. La frontière entre juifs et arabes n’a en effet rien d’étanche, en dépit des frontières symboliques que sont la langue et la religion. L’itinéraire de deux ascendants de l’auteur, son grand-père paternel Saül et son arrière grand-père maternel Abraham, en témoigne. Tous deux sont en effet des juifs d’Orient, le premier du Kurdistan – qu’il quitte à dos d’âne en 1929, comme le signale la première planche de l’album –, le second de Palestine. À un juif qui a récemment immigré, Abraham signale qu’il vit dans la région de Tibériade, ville antique et capitale de la Galilée (nord d’Israël), « depuis des générations, même avant les Turcs » ce qui ferait remonter leur installation à une date antérieure au XVIe siècle. Personnage clé du récit, Abraham prend sous sa coupe un enfant arabe abandonné, qu’il appelle symboliquement Ben-Tsion (« fils de Sion ») du nom de la colline sur laquelle Jérusalem a été bâtie. S’il n’est pas considéré comme  un membre à part entière de la famille – il dort au sous-sol et assiste Abraham dans son commerce –, le jeune arabe au nom juif noue une relation forte avec son protecteur. Pourtant, Ben-Tsion est accusé dans la mémoire familiale d’être l’assassin d’Abraham. L’arrière-grand-père d’Asaf Hanuka a trouvé la mort en 1936, au début de la grande révolte arabe en Palestine mandataire (1936-1939), point culminant du combat des nationalistes palestiniens qui réclament la création d’un État arabe et la fin de la tutelle britannique.

Asaf Hanuka découvre les objets qui ont appartenu à son grand-père Abraham, avec cette photographie qui le représente avec Ben-Tsion, resté dans la mémoire familiale comme « le salopard qui l’a tué ».

Asaf Hanuka manie habilement deux trames narratives construites en miroir sur les double pages de l’album. À droite figure le récit au passé, dessiné en couleurs, qui reconstitue l’histoire familiale. Hanuka relate la relation singulière entre son arrière-grand-père Abraham et ce garçon arabe, et s’intéresse également à ses grands-parents Saül et Léah (fille d’Abraham). Sur la page de gauche, l’artiste dessine en noir et blanc son propre récit au présent, à partir de son retour en Israël, en 2001. Le choix d’utiliser le noir et blanc pour évoquer le temps présent, et non le passé comme c’est l’usage, est une façon de représenter les états d’âmes de l’auteur. Il permet aussi, par contraste, de faire revivre les costumes aux couleurs chatoyantes de l’entre-deux-guerres. La mise en parallèle entre passé et présent s’avère très dynamique et donne tout son sens au récit, tant le passé donne son sens au présent, tant sur le plan politique que personnel : la narration fait à juste titre le lien entre les frappes et les attentats qui touchent Israël durant la Seconde Intifada (2000-2005) et les événements du passé.

Le récit entremêle passé et présent. À gauche, le jeune Asaf Hanuka apparaît morose après son retour chez ses parents. À droite, le récit représente la rencontre entre Abraham (au volant), accompagné du jeune Ben-Tsion, et Simha, un membre de la Haganah qui cache une arme dans un sac de pommes, signe des tensions dans la Palestine mandataire.

Désœuvré et quelque peu déprimé à son retour, Asaf Hanuka cherche en vain un travail lorsque son père est victime d’un accident. Cet événement marque un tournant : Asaf Hanuka se rend à Tibériade à la place de son père, pour régler une affaire familiale. C’est là qu’il apprend l’histoire de l’assassinat de son arrière-grand-père. Déterminé à faire la lumière sur ce pan de la mémoire familiale qui pourrait être la trame d’un futur album – après tout, il vient de finir ses études en bande dessinée –, Asaf Hanula interroge son père et retourne dans l’ancienne maison d’Abraham. C’est en cherchant les traces de cette histoire que l’auteur-personnage sort de sa torpeur, puisqu’il trouve en parallèle un travail et débute une relation avec celle qui deviendra son épouse. Asaf Hanuka suggère ainsi que c’est en se reconnectant avec son passé qu’il est reparti de l’avant. Une seule question demeure sans réponse dans cette partie du récit : pourquoi avoir attendu vingt ans pour dessiner cet album, et ne pas avoir mené à bien ce projet dès les années 2000 ? Un indice, peut-être, de la difficulté à accoucher d’un tel récit : lorsque Hanuka se représente à l’ouvrage, c’est pour froisser une feuille de papier…

Cette planche d’une grande lisibilité, grâce à l’usage de la couleur rouge, mélange l’histoire familiale, avec le mariage de Saül et Léah, et celle de l’émergence du sionisme, que l’auteur fait remonter aux pogroms de l’Empire russe.

Cette quête de la mémoire familiale mobilise l’histoire mouvementée de l’installation d’une population juive en Palestine depuis la fin du XIXe siècle. Le Juif arabe reconstitue par petites touches cette histoire en mentionnant notamment la fuite des pogroms en Europe de l’Est et le sionisme, l’émergence de la Haganah * et les tensions avec la population arabe. L’album met en évidence l’entre-deux-guerres, une période moins bien connue du grand public que l’histoire des conflits israélo-arabes et israélo-palestinien à partir de la création de l’État d’Israël en 1948. Pourtant, c’est bien durant les années du mandat britannique que se jouent les tensions et les premiers affrontements entre les deux parties. Arrivé à l’adolescence, Ben-Tsion quitte la demeure d’Abraham, qui l’invite à voler de ses propres ailes. Il entre dès lors en contact avec des nationalistes palestiniens, qui l’invitent à rejoindre leur cause. L’adolescent récupère son prénom arabe, Sayed, et participe à des opérations clandestines, mais reste tiraillé entre son identité arabe et sa fidélité vis-à-vis d’Abraham. Loin d’opposer deux camps de façon binaire, Asaf Hanuka met en évidence la complexité des relations sociales et se garde de tout jugement de valeur.

En déconstruisant un événement traumatique de la mémoire de sa famille, Asaf Hanuka met en scène avec beaucoup d’habileté et de nuances le conflit entre Israéliens et arabes dans l’entre-deux-guerres, à travers le parcours d’un « juif arabe » tiraillé entre deux identités. Récit d’une grande intelligence, Le Juif arabe constitue une lecture salutaire par les temps qui courent.


* : Organisation paramilitaire juive de Palestine de 1920 à 1948, sorte de police officieuse tolérée par le pouvoir britannique pour protéger les communautés rurales. La Haganah disparaît en 1948, dissoute dans Tsahal, l’armée du nouvel État d’Israël.


Le Juif arabe. Asaf Hanuka (scénario et dessin). Steinkis. 96 pages. 20 euros.


Extraits :

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  • Florian Moine
  • Thierry Lemaire
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  • Hanuka
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