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Stéphane Dubreil

12 avril 2022
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  • Époque contemporaine
  • XXe siècle
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Appelés d’Algérie 1954-1962, le conflit algérien vu par les conscrits

Après le brillant Algériennes 1954-1962 paru chez Marabout en 2018, Swann Meralli et Deloupy, retournent dans les départements français d’Algérie avec Appelés d’Algérie 1954-1962. Tout en racontant l’essentiel de la guerre d’Algérie, cet album remarquable mène une réflexion sensible et documentée sur les mémoires du conflit.

En cette année de commémoration du soixantième anniversaire de la fin du conflit, les éditions Marabulles publient (ou rééditent) plusieurs albums sur la Guerre d’Algérie. Elles sont un peu les seules. Est-ce parce que le sujet est trop sensible ? Trop vu et revu dans les médias hors bande dessinée, commercialement peu rentable ? Toujours est-il que les choix de cet éditeur détonnent. Tandis que d’autres vont raconter la guerre en tentant, souvent mal, de ne rien oublier et de faire dans l’équilibre des sensibilités, ou encore dramatiser l’intrigue en mettant l’accent sur les horreurs dont ce conflit est porteur, Marabulles choisit une voie plus personnelle en donnant la parole aux Pieds Noirs *, aux Algériennes ** ou aux appelés et à leurs descendants.

Mal enseignée, mal comprise, instrumentalisée, cette guerre est la dernière qui a mobilisé le contingent. Près de 1 500 000 jeunes Français passent entre 12 et 30 mois sur ce territoire devenu département français en 1848. 26 000 y meurent et 65 000 sont blessés, parfois gravement. 50 000 harkis meurent au combat ou assassinés après l’indépendance. Un nombre considérable de ces hommes est rentré meurtri, bouleversé par cette expérience. Peu ont parlé à leur retour. Depuis quelques années, l’âge venant, la parole se libère. Des petits-enfants découvrent le passé de leur grand-père, posent des questions. Les souvenirs reviennent à la surface avec des photos, des breloques. Des questions, inévitables, surgissent. Qu’as-tu fait en Algérie ?

Dans notre société plurielle, il n’est pas rare de connaitre des descendants de combattants algériens. Plusieurs mémoires ne demandent qu’à s’entremêler pour former une histoire cohérente et apaisée. Pourtant les choses se sont compliquées avec le temps. C’est ainsi que débute Appelés d’Algérie 1954-1962. La guerre entre sans crier gare dans la vie du jeune Jérôme, qui joue au football avec un autre garçon fier de ses origines algériennes. Lorsqu’il rentre chez lui, il questionne son grand père qui commence à lui raconter sa guerre.

L’ensemble du récit suit l’histoire du conflit mais toujours du point de vue de l’appelé. Sans forcer le trait, les auteurs rappellent l’état d’esprit au départ de la métropole. Ces hommes jeunes n’ont souvent jamais pris le bateau, ni même voyagé plus loin que leur ville ou leur village. Ils ne connaissent que les Français de leur entourage proche, n’ont de l’Algérie que l’image que leur donnent les médias. Très vite, ils déchantent, découvrent la réalité coloniale avec ses injustices insupportables. Puis c’est le départ dans des postes souvent isolés. La peur s’installe. Les brutalités envers la population sont régulières. Certains, apeurés, formatés par l’armée et pris dans la dynamique du groupe commettent l’irréparable : viol, torture, vol, destruction gratuites…

Tous les personnages de ce récit sont totalement fictifs mais ils sont bâtis sur des exemples connus, publiés par des historiens ou entendus dans plusieurs documentaires sur les appelés d’Algérie. Les faits décrits sont eux aussi rigoureusement documentés. L’accumulation des horreurs, au long des pages, donne l’illusion que la vie des hommes en Algérie n’a été qu’une litanie de tueries et de violences. La grande majorité y a été confrontée mais de manière sporadique et très localisée. L’attente et l’ennui ont été le quotidien de la grande majorité du contingent en Algérie. Ce qui ne retire rien à la gravité des blessures psychologiques qui ont affecté les soldats à leur retour.

Ces exactions sont mises en regard, bien que toute comparaison soit difficile (mais elle explique une part de la mise en condition des appelés), avec les horreurs commises par les combattants algériens sur les soldats français capturés et les populations civiles soupçonnées de collaborer ou réticentes à aider le Front de Libération National. Un jeune homme qui voit la tête de son copain, coupée, le sexe entre les dents, n’a plus qu’une idée : le venger sans considérations pour qui lui tombera entre les mains. D’autres, comme l’histoire d’un insoumis qui finit par se suicider pour avoir été obligé de torturer un prisonnier, montre toute la complexité qu’il y a à raconter une guerre comme celle-là. Tous ces sentiments, contradictoires, généreux, plein de culpabilité sont bien traduits par les deux auteurs. Aidés par des historiens sérieux, ils se sont inspirés de films et surtout des très nombreuses photos produites par les services des armées. Ils en ont souvent, mais pas toujours, gommés les aspects les plus terrifiants ce qui permet de mettre ce récit dans les mains du plus grand nombre. Beaucoup découvriront l’histoire de ce conflit et apprendront à mieux connaitre les hommes âgés qui les entourent.

Voici deux exemples de photographies issues des collections de l’ECPAD (Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) qui conserve l’intégralité des images produites en Algérie par les photographes de l’armée française. Ces images ont été intégrées dans les planches de l’album et réinterprétées par le dessinateur et le scénariste en les sortant totalement de leur contexte pour en faire des images génériques des horreurs de cette guerre.

Des suspects capturés par les hommes du 3e RPC (Régiment de parachutistes Coloniaux), 1957. Photo Marc Flament/ECPAD
Cette case de page 34 est le symbole d’une oppression aveugle qui anticipe plus qu’elle n’enquête.
Ces hommes et cette femme, membres de l’ALN (Armée de Libération nationale) ont été capturés par le Commando Georges, un commando de chasse de l’armée française. Arrêtés alors qu’ils voulaient perturber les festivités du 14 juillet 1959, à Saïda, ils sont exhibés et humiliés. Mohammed Cheikh, à droite, s’enfuit mais il est rattrapé par des chiens du peloton cynophile. C’est une des plus fameuses photos de la Guerre d’Algérie. Photo ECPAD/Marc Flament
Cette case de la page 24 n’a plus du tout le même sens que le document originel. On se demande même pourquoi ces hommes ont un couteau entre les dents et un fusil à l’épaule. Est ce la vision que les appelés ont des Fellaghas, l’image que ces derniers donnent d’eux mêmes ou bien l’image que l’armée veut donner des rebelles ?

Ces considérations sur la transmission emportent le lecteur dans un abîme de réflexion quand il apprend en début d’album que le grand-père de Jérôme fait un AVC et commence à perdre la mémoire…

Appelés d’Algérie se conclut sans artifice sur un appel à la réconciliation mémorielle qui se fait jour peu à peu en France, plus difficilement en Algérie. ***


* : Les Pieds-Noirs à la mer. Fred Neidhardt (scénario et dessin). Marabulles. 112 pages. 16,90 euros** : Algériennes 1954-1962. Swann Meralli (scénario). Deloupy (dessin). Marabulles. 128 pages. 17,95 euros

*** : Pour compléter la lecture de Appelés d’Algérie 1954-1962, on peut se reporter aux livres de Raphaëlle Branche, “Papa, qu’as-tu fait en Algérie?” Enquête sur un silence familial (Paris, éditions La Découverte, septembre 2020) et En guerre(s) pour l’Algérie. Témoignages (Paris, éditions Tallandier. Février 2022).


Appelés d’Algérie 1954-1962. Swann Meralli, (scénario). Deloupy (dessin). Jérôme Alvarez (couleurs). Editions Marabulles. 128 pages, 17,95 euros


Les 6 premières planches :

Appelés d’Algérie 1954-1962
Publish at Calameo
Stéphane Dubreil
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  • Armée
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Stéphane Dubreil

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