Le roi Arthur. Un mythe contemporain.
Depuis l’invention de la mythologie par les Grecs, peu de nouveaux mythes ont vu le jour. L’histoire du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde en fait partie. A la fois lecture du monde et outil d’explication des rapports sociaux, ce mythe a fait, au cours du temps, preuve de sa plasticité et de son adaptabilité fine aux différentes cultures qui s’en sont emparée. Cases d’Histoire vous propose un long entretien avec l’historien William Blanc sur la représentation du mythe arthurien, notamment dans la bande dessinée.
Créé vers l’an mil par un moine gallois, la figure d’Arthur, qui n’a jamais existé, s’est développée au Moyen Âge en France et en Angleterre par ajouts successifs de nouveaux éléments et de nouveaux personnages. Galahad, Perceval par exemple, la Table ronde ou le Graal, sont arrivés au cours du temps et ont connu des changements réguliers. Étonnamment, le Graal, dont l’invention est attribuée au XIIe siècle à Chrétien de Troyes dans son Perceval ou le conte du Graal, est devenu un objet véritable que certains cherchent encore. Après une longue éclipse le mythe renait au milieu du XIXe siècle et les illustrateurs sont appelés pour compléter de grands textes comme Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur de Mark Twain. C’est ensuite au tour de la BD et de Harold Foster avec Prince Vaillant de le refaire entrer dans la culture populaire américaine. Le succès est tel que les créateurs de Superman vont s’opposer à ce dernier pour expliquer que leurs super héros sont les nouveaux héritiers des chevaliers arthuriens, prêts à en découdre avec Prince Vaillant, le vieux chevalier… Les comics et les dessinateurs vont continuer à faire vivre le mythe, faisant d’une histoire de chevalerie médiévale un succès planétaire et un ingrédient incontournable de notre culture visuelle actuelle. Au terme de plusieurs années de recherche, William Blanc (historien passionné du Moyen Âge et de ses représentations dans les arts populaires) livre une somme érudite qui emporte le lecteur des enluminures médiévales aux derniers volumes publiés de Camelot 3000, en passant par Batman, Captain America, Prince Vaillant, Daniel Beard, Wonder Woman ou la presse communiste française illustrée de l’après-guerre.