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Capitaine Kosack

30 septembre 2019
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Mécaniques du fouet, le plaisir de la fessée en habit de nonne à la Belle Époque

Au début du XXe siècle, pour se démarquer des prestations ordinaires offertes dans les bordels ou les maisons de rendez-vous, une religieuse devenue prostituée fait rimer punir et plaisir dans de suggestives mises en scène. Dans Mécaniques du fouet, paru chez Futuropolis, Christophe Dabitch et Jorge Gonzalez entrent dans la tête et sondent l’âme de cette Eugénie Guillou. Au bout d’une confession très esthétique, les auteurs nous dévoilent les Vies de Sainte Eugénie. Ce récit à la construction originale parle du rôle social de la prostitution mais s’avère aussi un plaidoyer pour cette nonne incomprise, rejetée, qui ne supporte le fardeau de l’existence qu’en la théâtralisant.

L’avènement puis l’ancrage de la IIIe République dans le paysage politique français a certes émancipé les citoyens mais aussi profondément détendu leurs mœurs. Ce surcroît de liberté a beaucoup profité aux maisons de tolérance dont le nombre explose à Paris* en même temps qu’elles glissent pour beaucoup dans la clandestinité. À partir de 1902, le client qui recherche en même temps la discrétion et le plaisir de la flagellation peut recourir aux services d’Eugénie Guillou, une authentique nonne défroquée, qui vient à domicile recevoir ou donner le fouet et la fessée.

La vie de cette femme recèle encore, à vrai dire, de larges zones d’ombre, au point que le remarquable portrait que lui a consacré Daniel Grojnowski** en 2013 quitte son sujet sans preuve formelle de son décès. Cette fin éminemment romantique ponctuant une trajectoire au parfum sulfureux a de quoi piquer la curiosité. Dans un scénario où s’entremêlent enquête, biographie, confession et dialogue imaginaire, Christophe Dabitch ressuscite cette « reine du fouet » et se prend d’affection pour cet être complexe, libre, chez qui le plaisir à donner de la souffrance ne s’apparente pas vraiment aux perversions sadomasochistes.

Née dans le confort du château de Louvières (Calvados) en 1861, Eugénie reçoit une instruction assez poussée pour une jeune femme de l’époque. Hélas, à cause de placements hasardeux, son père dissout la fortune familiale et compromet ainsi définitivement le destin de sa fille unique. Sans dot, mais nantie des capacités suffisantes pour enseigner, la voilà engagée comme institutrice dans une école de Vincennes. Période de courte durée, mais qui lui donne probablement le goût de dominer ses disciples (à cette époque, les élèves sont des sujets comme les autres).

Eugénie chemine vers Dieu et la Roumanie, où elle entend faire don de sa personne en instruisant des enfants juifs. Au milieu de nulle part, d’autres révélations l’attendent.

En 1880, par vocation ou par nécessité, elle franchit les portes d’un couvent et choisit la congrégation des sœurs de Sion, où elle devient sœur Marie-Zénaïde. Douze années de mise à l’épreuve, dont huit au pays des Valaques (à Jassy, en Moldavie roumaine) la conduisent aux limites de sa résistance physique. Pendant cette longue séquence d’oubli de soi et de dévouement, les révélations intimes s’enchaînent. L’habit et la croix n’immunisent pas contre « le hideux cortège des vices et des défauts de la nature humaine » (page 70), ni contre les pulsions charnelles. Au lieu de craindre et fuir les châtiments corporels, Eugénie prend goût à la flagellation. Et lorsqu’en 1892, la mère supérieure de l’Ordre refuse à sœur Marie-Zénaïde de prononcer ses vœux, elle jette à la rue une femme révoltée contre l’hypocrisie d’une institution pas très claire avec les notions de souffrance, de passion et de soumission. Pendant ces longues années, Eugénie a exploré tous les recoins de cette zone de l’âme humaine. Puisque son expérience au service de la gloire de Dieu n’a pas convaincu, elle se résout à en faire profiter les hommes dans un tout autre commerce.

Du couvent au lupanar, ou comment passer de la souffrance endurée à la souffrance recherchée, avant une inversion des rôles et une utilisation théâtrale de l’habit religieux.

La troisième vie d’Eugénie débute sobrement, par la publication de petites annonces dans des journaux parisiens. Assez vite, elle comprend que les tourments intimes qui agitaient les nuits silencieuses des cellules monacales se retrouvent à l’identique dans la bonne société parisienne. Seule différence, mais de taille : la culpabilité ressentie au couvent s’efface devant la jouissance assumée (Eugénie payant même pour cela). Dans un éclair de lucidité, ou par appétit retrouvé pour le confort bourgeois de son enfance, la « reine du fouet » décide d’inverser les rôles et propose, contre des sommes rondelettes, de prodiguer des fessées punitives à domicile, en tenue de nonne. La rareté de la prestation crée assez vite sa clientèle (souvent huppée) et son réseau. Sa réputation grandit, ses affaires prospèrent au point qu’elle ouvre des lieux dédiés à ce genre de plaisir dès 1903. Des mises en scène plus raffinées sont élaborées. Au cortège des perversions héritées du sadisme viennent se greffer des séquences de voyeurisme ou de plaisirs lesbiens. Les hésitations et la discrétion des débuts ne sont plus de mise qu’en façade, pour couvrir une activité de proxénétisme de plus en plus banalement lucrative. Quelques années avant son évanouissement dans la nature, Eugénie ouvre le Beauty Palace, rue Turbigo, un salon de beauté dont les esthéticiennes proposent des massages et des rapports tarifés à leurs clients.

Construit en une succession de flash-backs qui égrènent les souvenirs de la dame, l’album se veut moins une biographie dessinée qu’un plaidoyer prenant la défense d’Eugénie. Au bout de cette enquête aux allures de confession, Dabitch, qui finit par s’immerger au sens propre dans son récit, a sans doute imaginé le sous-titre de l’album à force de fréquenter son héroïne. Il s’est peu à peu persuadé de la sincérité précoce de sa foi. Au jeu trouble de la souffrance pour son Dieu, il prend ensuite parti pour celle qui pèche le plus, tout en décochant quelques traits acérés à l’institution catholique, d’une insondable hypocrisie sur le sujet. Comme un pied-de-nez à l’Église catholique, apostolique et romaine, il canonise donc celle qui méritait non seulement de demeurer sous l’habit mais avait aussi compris mieux que ses supérieures la souffrance et les frustrations à endurer quand on prononce des vœux de renoncement au siècle. Par les temps qui courent, la dimension féministe de cet album n’est pas à exclure. Pourquoi ne pas voir, dans l’audacieuse lettre rédigée par Eugénie au pape et au ministre des Cultes français après son exclusion de l’Église, une tentative d’éveiller les consciences sur le devenir d’une femme seule abandonnée à son sort et à toutes les convoitises ?

Sa sincérité -ou sa pureté d’âme ? conduisent Eugénie vers un Dieu supplicié puis vers un supplice délesté de toute arrière-pensée mystique. Pour Jorge Gonzalez, une palette graphique et esthétique ouverte et maîtrisée.

Jorge Gonzalez a su dépeindre les turpitudes de cette femme complexe. De la candeur mystique à la débauche lucrative, qui sait par quels chemins tortueux s’est fourvoyée la « reine du fouet » ? De toutes les rencontres illustrées dans cet album, difficile de distinguer celle qui aurait rendu Eugénie un peu plus heureuse, un peu moins seule. Selon l’expression consacrée de l’historien Alain Corbin, que Dabitch reprend à son compte (page 142), Eugénie est l’une des petites mains (fouettarde) qui contribue à vider « l’égout séminal » charriant l’hypocrisie sociétale de son temps. La pente qu’a suivie Sainte Eugénie méritait cet éclairage plein d’empathie. Souvent, quand on aborde le thème de la prostitution***, les clients et les profiteurs du système sont épargnés, comme si les filles de joie devaient assumer seules l’existence et le remplissage de ces cloaques.


* : À la création des « maisons de rendez-vous » par le préfet Lépine en 1911, en croisant les données fournies par des écrivains journalistes (parmi lesquels Charles Virmaître et Maxime du Camp) et les rapports de police (dont ceux de la célèbre police des mœurs dissoute en 1881 puis recréée sous le nom de brigade des mœurs en 1901), on évalue que 40 000 clients ont recours quotidiennement aux services d’une prostituée à Paris, soit un quart de la population masculine de la capitale.

** : Daniel Grojnowski, Eugénie Guillou, religieuse et putain – textes, lettres et dossier de Police, éditions Pauvert, 2013. Ce document a servi de base à l’extrapolation scénaristique de Dabitch, qui cite également Alain Corbin (Les filles de noces. Misère sexuelle et prostitution au XIXe siècle, Flammarion, 2015) et un précurseur de l’hygiénisme à Paris, Alexandre Parent du Châtelet (De la Prostitution dans la ville de Paris, considérée sous le rapport de l’hygiène publique, de la morale et de l’administration, 1836).

*** : La BD s’est également penchée sur la question, voir Laurent de Sutter et Agnès Maupré, Histoire de la prostitution, collection La petite bédéthèque des savoirs, éditions Le Lombard, 2016, chroniqué sur Cases d’histoire.


Mécaniques du fouet. Christophe Dabitch (scénario). Jorge Gonzalez (dessin). Futuropolis. 208 pages. 25 €


Les 5 premières planches :

  • Capitaine Kosack
  • Thierry Lemaire
3.8
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Mécaniques du fouet, le plaisir de la fessée en habit de nonne à la Belle Époque – Criminocorpus dit :
30 septembre 2019 à 17 h 26 min

[…] Lire la suite […]

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