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Stéphane Dubreil

29 mars 2023
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Expo “Spirou dans la tourmente de la Shoah”, le groom d’Emile Bravo témoin de la déportation des Juifs de Belgique

Après une exposition qui a fait date sur la Shoah en bande dessinée, le Mémorial de la Shoah continue d’explorer la richesse de bande dessinée historique qui traite de ce sujet avec une superbe exposition consacrée au Spirou d’Emile Bravo, dont le dernier volume est sorti l’an dernier.

La série d’Emile Bravo est pour Didier Pasamonik, commissaire scientifique de l’exposition, une bande dessinée aussi importante que Maus dans l’histoire de la mémoire de la Shoah. Alors que Maus raconte en détail la vie et la survie dans les camps de la mort, ces aventures de Spirou replacent la Shoah dans le contexte général de la guerre en Belgique. Elles montrent comment la Shoah se prépare avant les déportations en mettant les Juifs en dehors de la société, et elles interrogent les notions d’engagement, d’héroïsme, de solidarité et de justice.

Emile Bravo place les lecteurs dans la peau de Spirou et Fantasio quand ils doivent faire des choix, risquer leur vie, souvent en pensant à ceux qu’ils aiment ou à ceux qu’ils doivent aider. Cette série est aussi une leçon d’histoire de la Belgique sous administration allemande, un pays finalement pas très différent des autres avec son lot de héros, d’opportunistes, d’attentistes et de purs collaborateurs.

Emile Bravo. © Editions Dupuis.

Très documentés, ces quatre volumes montrent un dessin élégant qui évite de tomber dans un pathos alourdissant. Les planches sont lumineuses, solaires. Les évènements dramatiques s’enchainent, les amis et les amours disparaissent, mais les héros éclairent littéralement l’histoire par leurs actes et par leurs figures.

Tome 2, planche 56. Le port de l’étoile jaune devient obligatoire et les Nussbaum sont convoqués dans une caserne. Ils se méfient avec raison, car de nombreuses arrestations ont eu lieu à l’issue de ces convocations que les Juifs légalistes respectaient. Dans cette planche, on apprend que des bruits courent sur le sort funeste qui attend les juifs déportés. Spirou le découvre en même temps qu’il reçoit des nouvelles de son amie de cœur disparue. © Editions Dupuis.

La puissance narrative de la série vient aussi de la présence de plusieurs personnages réels. Certains sont liés au journal Spirou, comme Jean Doisy par exemple. D’autres n’ont pas de rapport avec l’hebdomadaire mais sont effectivement présents en Belgique à cette époque, comme le couple Nussbaum. Félix est un peintre important du courant de la Nouvelle objectivité qui se réfugie à Bruxelles pour retrouver sa femme Leka. Tous les deux vivent dans la clandestinité durant quatre ans, aidés par des amis. Mais ils sont dénoncés et déportés vers Auschwitz où ils mourront. Spirou se lie très vite d’amitiés avec le couple, si bien qu’il prend tous les risques pour le sauver. Parallèlement, il voit partir une jeune fille juive dont il est amoureux. Les bruits les plus mauvais circulent sur le sort des Juifs qu’on ne revoit pas, dont on n’a pas de nouvelles. Il comprend, à la libération de Bruxelles, ce qui est arrivé à ses amis quand il trouve la mansarde vide.

Spirou assiste à un départ de déportés. Femmes et enfants partent ensemble, porteurs de l’étoile jaune. Jamais, en bande dessinée, on avait décrit avec autant de simplicité et d’émotions, sans effets inutiles, ces départs vers la mort. © Editions Dupuis.

En suivant le récit des albums, l’exposition du Mémorial de la Shoah met en perspective les évènements historiques et certaines scènes dessinées par Emile Bravo. Grace à de nombreux documents, des objets et des films, la bande dessinée prend encore plus de profondeur, de densité. Sans s’en rendre compte, le lecteur est embarqué dans un récit remarquable mais il a aussi pris une puissante leçon d’histoire car tout est vrai. L’étoile jaune, les cartes d’identité de Félix et Felka avec la mention Juif – Jood, la liste des déportés du convoi du 31 juillet 1944 qui les a emmenés, incarnent au plus près cette histoire. Vraie aussi, la présence des rexistes de Leon Degrelle (l’homme s’engage dans la Wehrmacht puis la Waffen SS et part combattre sur le front de l’Est,) et des officines antisémites qui seront jugés ou pourchassés comme collaborateurs à la Libération.

Carte d’identité avec la mention Juif de Félix Nussbaum et de sa compagne Felka Platek. © Museumsquartier Osnabrück.

 

La liste des déportés du convoi du 31 juillet 1944 qui a emporté Félix et Leka vers Auschwitz. DR

 

Le livre de Léon Degrelle, chef du partie rexiste et pro nazi. Sur cette planche, Emile Bravo met en scène un jeune rexiste qui a le pouvoir de contraindre, de terroriser, à l’instar de la Milice en France.

 

Avec l’arrivée des Allemands, les antisémites peuvent laisser libre cours à leur haine et le montrer en plein jour. Sous ce journal du front antisémite se trouve l’ordonnance du 27 mai 1942 qui oblige les Juifs à porter l’étoile jaune sur les vêtements. DR

Cette exposition est l’occasion pour Didier Pasamonik de rendre hommage et de rappeler le rôle essentiel de Jean Doisy. Rédacteur en chef de Spirou de 1938 à 1955, il promeut des valeurs humanistes notamment en créant le « Club des amis de Spirou » avec son code d’honneur. Franchise, droiture, discipline, fidélité à Dieu et à son pays, doivent être respectées. Les Amis de Spirou seront 20 000 en 1941, 60 000 en 1944 et 80 000 en 1946.

Photo de Jean-Georges Evrard, arborant fièrement en septembre 1944 son brassard du Front de l’indépendance à la Libération de Bruxelles. Lui qui avait scindé son prénom composé en deux identités pour deux activités distinctes – Jean Doisy l’homme de lettres et Georges Evrard le combattant communiste – avait malgré tout réussi à rassembler ses deux passions pendant la guerre.  © Editions Dupuis.

Quand les Allemands arrivent en Belgique, Doisy entre vite en résistance. Il fait passer des messages via ses articles, demande à la jeunesse de rester digne et de respecter les valeur des Amis de Spirou qui vont à l’encontre de celles de l’occupant. Rattaché à l’état-major de la Résistance, il gère un journal clandestin, s’occupe des fugitifs et organise l’infiltration de Jean Martin à Auschwitz qui va enquêter puis envoyer le premier rapport sur le sort des juifs. Jean Doisy, comme Spirou et Fantasio dans la BD, crée un théâtre de marionnettes itinérant, le théâtre du Farfadet, qui permet de survivre, de faire voyager des résistants tout en entretenant la flamme de Spirou et ses valeurs positives. Pour l’exposition, plusieurs de ces marionnettes ont été retrouvées et restaurées.

Une affiche d’un spectacle du théâtre du Farfadet. Belgique, février 1942. © Editions Dupuis.

 

Les marionnettes du théâtre des Farfadet. DR

L’exposition se clôt une sélection de peinture de Félix Nussbaum et surtout sur un panorama de la presse jeunesse parue sous l’occupation et un florilège assez glaçant de bassesses antisémites quand on pense au public à qui elles étaient destinées. On trouve même un strip d’Hergé tiré de L’Etoile mystérieuse paru dans Le Soir « volé », Le Soir au service des Allemands. Hergé est aussi dans le trombinoscope des gens douteux.

A côté d’une aventure de Tintin apparaissent un nouveau personnage Youpino et des strips qui reprennent les codes de la caricature antisémite. DR
En bas d’une page de petites annonces, un strip d’Hergé tiré de L’Etoile mystérieuse, qui reprend les codes de la caricature antisémite.
Felix Nussbaum, Autoportrait au passeport juif, Belgique, vers 1943. © Museumsquartier Osnabrück, photographe Christian Grovermann.

Les Editions Dupuis publient un passionnant catalogue qui réunit historiens de la bande dessinée et spécialistes de la Shoah pour appréhender au mieux l’ensemble de l’histoire politique, culturelle, éditoriale et esthétique qui baigne l’histoire de Spirou et de Félix Nussbaum.


Exposition “Spirou dans la tourmente de la Shoah”

jusqu’au 30 août 2023

Mémorial de la Shoah (entrée gratuite)

17 rue Geoffroy l’Asnier – 75004 Paris

Tél : 01 42 77 44 72


Spirou dans la tourmente de la Shoah. Sous la dir. de Didier Pasamonik. Editions Dupuis. 152 pages, 29 euros

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