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Camille Pouzol

26 août 2019
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  • Époque contemporaine
  • XXe siècle
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Les lumières de Niterói, le football dans la peau dans le Brésil des années 1950

Derrière les péripéties d’un duo tragi-comique, Les lumières de Niterói emmène le lecteur à la rencontre de cette « patrie en crampons », selon les mots du dramaturge brésilien Nélson Rodrigues (1912-1980), où un simple ballon héberge les espoirs et les rêves de toute une population. Une toile de fond choisie par Marcello Quintanilha, radiographie d’un sport qui est bel et bien une religion au Brésil !

Arrivé en 1895 au Brésil, le football est, dans un premier temps, pratiqué par l’aristocratie blanche et interdit aux Noirs. Les premiers joueurs noirs doivent se blanchir la peau avec de la poudre de riz pour pouvoir jouer, mais le gouvernement de Getúlio Vargas, dans les années 1930, met en marche la professionnalisation du football qui devient alors sport national et partie intégrante de la culture populaire. Le Brésil des années 1950 souffre de problèmes sociaux, économiques et politiques importants. Les clivages sont nombreux au sein de la population où le racisme et le métissage ne font pas bon ménage, où la pauvreté et l’exclusion sont de dures réalités. Le football, sport de pauvres et de défavorisés, qui se joue partout, devient le point de départ d’un avenir prometteur. De fait, le ballon rond devient ascenseur social et facteur d’intégration raciale.

Dans les années 1950, le Brésil demeure une terre relativement méconnue du reste du monde et le pays compte faire son entrée sur la scène internationale avec le football et la réception du mondial 1950. Le stade Maracaña est inauguré lors de cette compétition et devient alors le plus grand de la planète du ballon rond : 200 000 spectateurs à l’époque. Cette inauguration et la médiatisation de la Coupe du monde convertissent le football en sport de masse : tous les enfants brésiliens le pratiquent, dans tous les quartiers, sur tous les terrains vagues et dans toutes les favelas.

Le 16 juillet 1950, le premier sacre mondial tend les bras à la Seleção, surnom de l’équipe national brésilienne, mais les deux buts uruguayens lors de ce match décisif brisent le rêve d’une nation, qui devient alors le Maracanaço (« le choc du Maracaña »), le « Waterloo des Tropiques » ou encore « l’Hiroshima brésilien » *. Pelé dira de cette catastrophe nationale : « Chacun s’en souvient comme de la perte d’un être cher ». Cette défaite et celle de 1954 (le Brésil est battu en quart de finale de la Coupe du monde en Suisse par la Hongrie) ravivent les braises des préjugés raciaux et du sentiment d’infériorité que ressent une partie de la population.

Hélcio, l’un des deux personages principaux des Lumières de Niterói, est un jeune homme voué à un destin exceptionnel dans l’univers du football du milieu des années 1950, l’incarnation de tous ces jeunes Brésiliens qui voient leur salut sur le pré. Doué balle au pied, il s’impose progressivement dans les différents clubs de Niterói, tout d’abord au Manufatora Atlético Cube (le club d’une usine) puis au Canto Do Rio (bien mieux classé). Marcello Quintanilha s’inspire ici librement de la vie de son père qui fut lui-même footballeur professionnel à la même époque. Le dessinateur, né en 1971 à Niterói, ville située en face de Rio de Janeiro, emmène le lecteur sur les plages de la baie de Rio, son territoire de jeu privilégié. L’ascension que nous peint Quintanilha est celle dont rêve chaque Brésilien puisque le football est l’arme du prolétaire, de la libération des oubliés de l’État, des Noirs et des métisses.

Hélcio rêve du Fluminense de Zeze Moreira, futur sélectionneur de la sélection brésilienne de 1954, mais doit se contenter du Canto Do Rio, club de seconde zone d’un championnat national dont la ville de Rio de Janeiro héberge quatre des plus grands clubs : le Flamengo de Zizinho, club des pauvres ; le Fluminense, club aristocratique ; le Botafogo, des futurs Garrincha et Zagallo ; et le Vasco da Gama du grand Ademir, buteur de l’« expreso da vitória » (1947-1952) et futur adversaire d’Hélcio, ou du malheureux Barbosa, gardien de but et héros maudit du Maracanaço. Son compère et ami, Noël, serveur dans un bar de plage, souffrant d’une malformation physique qui le définit dans le regard des autres, est exclu de facto de cet avenir prestigieux contrairement à l’athlète Hélcio. La veille d’un match important du Canto Do Rio contre le Vasco da Gama, qui peut attirer l’attention de recruteurs sur Hélcio, Noël et son ami footballeur aperçoivent au loin un homme en train de pêcher à la dynamite. L’occasion est trop belle ! Ils ne peuvent passer à côté de cette aubaine et décident d’emprunter une barque pour aller ramasser les poissons et les revendre sur l’île de Paquetá. Ce qui devait être la plus simple et efficace combine se transforme peu à peu en une réelle épreuve. Une série de péripéties les pousse dans leurs derniers retranchements et vient mettre à mal ce qui leur est le plus précieux : leur amitié.

L’aventure picaresque permet au lecteur de s’identifier à des personnages hauts en couleur : l’un, beau jeune homme, à qui tout semble réussir, promis au rêve de tout gosse, devenir footballeur professionnel ; l’autre, moins gâté par la vie, devant vivre avec une malformation physique et qui se contente de sa vie de serveur. Mais tous les deux sont animés par cette fureur de vivre, cette folle envie de s’en sortir et de triompher de la vie. Un splendide parallèle avec le football brésilien et ses plus grands génies : un savant mélange de talent, d’émotion et de bouffonnerie. Ces deux jeunes hommes, et en particulier Hélcio, incarnent le Malandro brésilien : « Si vous allez dans une favela, écrit ainsi le professeur Muniz Sodré de l’université de Rio de Janeiro, vous allez voir une femme – il n’y a aucun homme dans la maison – qui prend soin de ses cinq ou six garçons. Le plus malin de ces garçons, celui qui peut échapper à la police si nécessaire, celui qui peut se battre, est aussi un bon joueur de foot. Il sait dribbler les difficultés de la vie. Il peut fournir de la nourriture à sa mère. Il y a une connexion profonde entre le fait de tromper des défenseurs sur un terrain ou d’être un malin dans la vie réelle. Ce garçon, c’est un Malandro ». Le football est l’expression de l’essence du Brésil qui élève au rang de principe la soumission des difficultés de la vie à la notion de plaisir. Et comme l’écrit José Miguel Wisnik, professeur de littérature et auteur d’un Histoire du football brésilien : « Le Brésil s’est forgé un destin singulier en devenant une puissance mondiale dans des domaines par essence improductifs et gratuits : le jeu, la beauté du geste et la musique ».

D’un point de vue scénaristique, Quintanilha entremêle les récits avec une aisance et une fluidité impressionnantes. Ici point de rupture, ni de raccord maladroit, le récit est fait de hauts et de bas, de flash-back et de moments présents, à l’image de la vie de tous les jours. Quatre grands mouvements se dégagent aisément au fil de la lecture sans que le lecteur ne soit jamais perdu dans un enchevêtrement scénaristique. Il vit l’histoire et les aventures comme s’il était la conscience du héros depuis ses rêves d’enfant avec un ballon jusqu’à ses premiers pas au sein du Canto Do Rio. Les deux journées folles vécues par le duo de comparses constituent le nœud du récit et révèlent des cases pleine page d’une grande expressivité et d’une grande virtuosité. Le travail sur la planche est riche et vif avec un jeu permanent entre la verticalité et l’horizontalité de la case qui n’est pas un simple artifice, mais bel et bien motivé par la dynamique interne au récit. Les tons assez chauds permettent une contextualisation du lieu, soulignant un certain exotisme.

Même s’il est très présent dans l’album, on peut presque regretter que le football ne soit réduit qu’à une toile de fond dans ce récit. Ce sport, une religion au Brésil, a cette faculté de rassembler ce qui est épars, d’unir toutes les strates de la société derrière un seul étendard. À la manière du Maracanaço, le football brésilien est à la source de puissants moments d’allégresse et de libération intense, une fête partagée par toute une nation, mais aussi le partage du naufrage qui renforce le sentiment d’appartenance. La chronique sociale de Quintanilha aurait pu être encore plus poignante si l’auteur avait fait le choix d’insister sur cet aspect là.


* Nélson Rodrígues dira de cette défaite qui continue de hanter les Brésiliens: “Chaque pays a son irrémédiable catastrophe nationale, son Hiroshima. La nôtre, notre Hiroshima, est cette défaite face à l’Uruguay en 1950.”


Les Lumières de Niterói. Marcello Quintanilha (scénario et dessin). Çà et Là. 240 pages. 24 €


Les 10 premières pages :

  • Camille Pouzol
  • Thierry Lemaire
3.8
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