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Philippe Peter

19 mai 2021
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Finnele, une Alsacienne dans les soubresauts de l’histoire franco-allemande (1914-1945)

Dix ans après avoir commencé à raconter le parcours de sa grand-mère sur son blog, Anne Teuf vient de publier le troisième et dernier volume de Finnele, aux éditions Delcourt. Sur plus de 700 pages, l’autrice balaye trente années d’une histoire alsacienne mouvementée, entre la Grande Guerre et la Seconde Guerre mondiale, la France et l’Allemagne, l’âpreté de la vie à la campagne et les espoirs d’un bonheur citadin. Avec Finnele, Anne Teuf a réalisé la bande dessinée de référence qui manquait sur une région malmenée, méconnue, et souvent mal comprise.

Anne Teuf avait débuté son récit en 1914, à la veille du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Elle l’achève trente ans plus tard, au lendemain de la plus grande tragédie que l’humanité ait jamais connu. Après Le Front d’Alsace et Dommages de guerre, qui évoquaient respectivement les combats de la Grande Guerre dans le village d’Aspach-le-Haut et le retour complexe de l’Alsace dans le giron de la République française, Allers-retours aborde la montée des périls durant les années 1930, puis l’annexion des trois départements de l’est de la France au IIIe Reich.

Ce troisième tome commence en 1928. Joséphine, affectueusement surnommée Finnele, débarque à Paris où elle a trouvé un poste de femme de chambre. Dans la haute-société de la capitale, les Alsaciennes sont alors particulièrement recherchées, car réputées pour leur sérieux et leur assiduité. Âgée de 22 ans, la jeune femme découvre la Ville Lumière, ses rues grouillantes, ses cafés, et ses théâtres. Grâce à son salaire, elle peut désormais envisager de s’acheter ces habits élégants dont elle rêve depuis si longtemps. Et peut-être même se mettre en quête de l’âme sœur… Malheureusement, Finnele tombe gravement malade, et doit être envoyée dans un sanatorium à Zuydcoote.

Allers-retours constitue donc le troisième et dernier tome de la saga alsacienne proposée par Anne Weinstroerffer, alias Anne Teuf. Parisienne de longue date, l’autrice a grandi dans la vallée de la Thur, où se trouve Aspach-le-Haut, avant de poursuivre ses études à l’École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg. On ne peut que saluer son travail, qui évoque avec justesse, une générosité rare, et sans ressentiment, le parcours chahuté des Alsaciens durant la première moitié du XXe siècle, à travers l’exemple de sa grand-mère, Joséphine Koehrlen (1906-1994).

 

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Née Allemande, Finnele n’est encore qu’une enfant quand la Grande Guerre ravage son village d’Ober-Aspach (tome 1). Pris à l’été 1914 lors de l’offensive du 7e corps d’armée vers Mulhouse dans le cadre de l’application du Plan XVII, celui-ci sera tenu par les Français jusqu’à la fin du conflit, tandis que les Allemands occuperont Nieder-Aspach. Après la guerre, si la commune est décorée de la Croix de guerre 1914-1918, son nom n’en sera pas moins francisé en Aspach-le-Haut. Pour les habitants, il restera surtout Ewer-Àschpi, en langue régionale.

Devenue Française au lendemain de l’Armistice, Finnele constate avec une certaine amertume que la reconstruction des provinces perdues n’est pas la priorité de la France après la victoire (tome 2). La famille Koehrlen, dont la maison a été en grande partie détruite par les combats, vit durant des années dans une baraque en bois, peu confortable et mal isolée. La vie est rude et les repas frugaux. D’Muetter – la mère, en  l’occurrence celle de Finnele – est très près de ses sous, et la jeune femme doit multiplier les petits boulots en plus de sa contribution aux activités familiales.

Anne Teuf met très justement en scène le dilemme qui traverse la société alsacienne dans les années 1920. Pour ceux qui se réjouissaient du retour à la France, le constat est souvent désarmant. Car au désintérêt relatif de Paris pour ses provinces retrouvées s’ajoutent les moqueries liées notamment à la langue, ainsi qu’une politique d’assimilation brutale. Il s’agit, pêle-mêle, d’épurer la population de ses éléments jugés trop germaniques – c’est le cas de Fritz, le premier fiancée de Léonie, né en Alsace dans une famille de colons allemands –, d’imposer le français, de supprimer le Concordat, ou encore d’établir une hiérarchisation des citoyens alsaciens selon leur degré de francophilie. Pour ceux qui regrettent déjà le temps du Reich, ce comportement au mieux maladroit, au pire colonialiste, est du pain béni. Et annonce déjà les dérives futures…

Avec ce dernier tome, qui couvre la période allant de l’automne 1928 à l’été 1945, Anne Teuf aborde une nouvelle fois avec justesse l’ambiguïté dans laquelle a été plongée la population alsacienne, cette fois durant la Seconde Guerre mondiale. Si la France a plutôt bien amorti le choc de la crise de 1929, la situation est toute autre en Allemagne voisine. L’année 1933 marque l’effondrement de la République de  Weimar et le triomphe d’un nationalisme exacerbé, basé sur une organisation raciste de la société. Les nazillons en chemise brune d’Adolf Hitler font d’ailleurs des émules en Alsace, où les mouvements autonomistes, décapités lors du procès de Colmar en 1928, se sentent à nouveau pousser des ailes.

Pour autant, comme le montre très bien Anne Teuf, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’Alsace est française ; et sa population revendique majoritairement cette appartenance. C’est d’ailleurs à cette époque, le 7 août 1939, que Finnele épouse finalement Joseph, alias Seppi. La suite des événements est moins réjouissante… Dans un troublant jeu de miroir, l’histoire d’août 1914 se répète en juin 1940. A la différence que le dragon français qui avait traversé le village d’Aspach-le-Haut a été remplacé par un motocycliste allemand. Et ce ne sont cette fois pas des soldats de l’armée française qui réquisitionnent hébergements et denrées alimentaires, mais ceux de la Wehrmacht.

Après l’armistice et l’annexion de facto de l’Alsace et de la Moselle au IIIe Reich, une nouvelle politique d’assimilation se met en place. Il s’agit de germaniser des populations qui viennent de passer une vingtaine d’années dans le giron français. Cela commence par la fille de Finnele et Seppi, à qui la nouvelle administration refuse d’attribuer le prénom Madeleine, jugé trop français et pas assez aryen.

Cela continue avec la rue de l’Église, qui doit être rebaptisée Adolf-Hitler Straße. Sans compter Seppi, qui se porte volontaire pour le poste de chef de la propagande – Propagandaleiter – au sein du groupe local du parti national-socialiste. Si chaque nouveau citoyen du Reich devait à l’époque obligatoirement faire partie d’une organisation nazie, les responsabilités que le mari de Finnele accepte d’endosser relèvent clairement de l’excès de zèle. Si celle-ci ne partage pas les opinions de son époux, elle fait avec, sans oublier de lui rappeler leurs désaccords lorsque l’occasion se présente. Les dissensions d’ordre politique au sein de leur couple sont d’ailleurs à l’image de celles qui divisent le village tout au long du conflit.

Après la guerre, Seppi se cachera de longues semaines en forêt afin d’échapper à la chasse aux collabos. Anne Teuf ne dit pas ce qu’il est advenu de lui, ni du jeune Maurice, incorporé de force, et dont la mère attend le retour dans les dernières pages de l’album. Mais tous deux symbolisent les deux facettes de l’Alsace durant la Seconde Guerre mondiale. Une région dont la population aura changé cinq fois de nationalité en trois générations, et qui servira une nouvelle fois de bouc émissaire pratique après la guerre, notamment lors du procès de Bordeaux* en 1953. Mais ceci est une autre histoire…


* En 1953, le tribunal militaire de Bordeaux condamne à la prison et aux travaux forcés treize Malgré-Nous alsaciens incorporés dans la 2eSS-Panzer-Division Das Reich, responsable du massacre d’Oradour-sur-Glane.


Toutes les images © Éditions Delcourt – Teuf


Finnele t.3 – Allers-retours. Anne Teuf (scénario et dessin). Éditions Delcourt. 272 pages. 16,95 euros.

Finnele t.2 – Dommages de guerre. Anne Teuf (scénario et dessin). Éditions Delcourt. 216 pages. 15,50 euros.

Finnele t.1 – Le Front d’Alsace. Anne Teuf (scénario et dessin). Éditions Delcourt. 216 pages. 15,50 euros.


Les 5 premières planches :

 

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