Gaston en Normandie, de Benoît Vidal, Prix Cases d’Histoire 2022
« De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace », aurait dit Danton en découvrant le choix de la rédaction du site Cases d’Histoire de récompenser une bande dessinée singulière, qui utilise les moyens esthétiques du roman-photo (une des marques de fabrique des éditions FLBLB). Composé à partir de clichés pris par l’auteur, d’images d’époque et de documents en tout genre, Gaston en Normandie, de Benoît Vidal applique brillamment les codes de l’art séquentiel pour questionner la mémoire autour du Débarquement.
Dans Gaston en Normandie, Benoît Vidal interroge son père et sa grand-mère, tous deux témoins des événements du 6 juin 1944, et confronte leurs souvenirs aux faits attestés. Préfacé par l’historien Olivier Wievorka, l’album offre une vision complémentaire du Débarquement et creuse la question de la mémoire familiale et de la transmission. « Dans Gaston en Normandie, précise l’auteur, je croise les souvenirs de ma grand-mère Joséphine qui était une mère de famille de 35 ans en 1944, et les souvenirs de mon père Gaston qui était un enfant de sept ans. Ces deux témoignages se complètent. La mère de famille n’a pas le même regard que l’enfant de sept ans. Pour Joséphine, le débarquement est source d’angoisses et de tracas matériels. C’est aussi une époque où elle va participer à sa façon en accueillant chez elle des réfugiés et des soldats. Pour Gaston, le débarquement est une grande fête. Tout lui semble extraordinaire. Des soldats qui font de la moto, des tanks et des matériels énormes qui passent sous sa fenêtre, des mitraillettes anglaises qu’il va apprendre à démonter, des chewing-gums, des caramels, du jazz… Pour un enfant qui n’a connu que les années d’occupation (il avait trois ans en 1940), il va vivre les émotions les plus fortes de sa vie. »
« Ce qui m’a frappé dans ces récits, poursuit Benoît Vidal, c’est l’importance des émotions dans le processus de la mémoire. J’explique que souvent l’émotion est plus authentique que les faits racontés et la recherche iconographique effectuée pour illustrer les propos de Gaston me conduit parfois à identifier des imprécisions ou des reconstructions. Mais ce que je trouve intéressant, c’est d’interpréter ces écarts. Ils sont rarement neutres. »
Lire l’interview de Benoît Vidal sur Cases d’Histoire.
Les dix premières planches :
Pour mémoire, les deux autres finalistes étaient :
Pour mémoire, les sept autres demi-finalistes étaient :
40 Hommes et 12 fusils. Marcelino Truong. Denoël Graphic
Après guerre, Indochine
La chronique de Cases d’Histoire
1629. Xavier Dorison, Thimothée Montaigne et Clara Tessier. Glénat
XVIIe siècle, Pays-Bas, route vers les Indes orientales
La chronique de Cases d’Histoire
Discipline. Dash Shaw. çà et là
XIXe siècle, Guerre de Sécession, Etats-Unis
La chronique de Cases d’Histoire
Les Mémoires du dragon Dragon T1. Nicolas Juncker et Simon Spruyt. Le Lombard
XVIIIe siècle, Révolution, bataille de Valmy, France
La chronique de Cases d’Histoire
Indians ! Collectif, scénarios de Tiburce Oger. Grand Angle
XIXe siècle, Etats-Unis
La Terre, le ciel, les corbeaux. Teresa Radice et Stefano Turcoal. Treiez Etrange / Glénat
Seconde Guerre mondiale, URSS
T’zée. Appollo et Brüno. Dargaud.
Seconde moitié du XXe siècle, Afrique
0 Comments Hide Comments
[…] prix que Ligne Claire aime particulièrement. Le Prix Cases d’Histoire de la meilleure BD historique pour l’année 2022 est attribué à Gaston en Normandie, de Benoît Vidal (éditions […]