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Camille Pouzol

7 décembre 2020
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  • Époque contemporaine
  • Guerre Froide
  • Seconde Guerre mondiale
  • XXe siècle
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La patrie des frères Werner : 30 ans d’histoire allemande sur fond de football-politique

Après le succès de leur première bande dessinée commune, Le voyage de Marcel Grob (Futuropolis, 2018. Prix Historia de la meilleure bande dessinée historique en 2018), Philippe Collin et Sébastien Goethals emmènent à nouveau le lecteur sur les chemins de l’histoire allemande. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une suite, ce nouvel album peut être considéré comme le second volet d’un diptyque : après le destin tragique de Marcel Grob, enrôlé de force dans la Waffen SS, nous suivons l’itinéraire cabossé des frères Werner, « enfants sauvages, dénommés Wolfskinder (enfants-loups) » *. Une histoire de fraternité, d’affrontement idéologique et de trahison, mais aussi de football. Une quadruple histoire qui mêle, à nouveau, petites histoires et grande Histoire.

L’histoire que nous raconte La patrie des frère Werner n’en est pas une. En réalité, l’intrigue condense trois récits qui s’entremêlent et qui forment en définitive la marche de l’Histoire. Ce récit est celui de l’Allemagne, en ruines et séparée, au lendemain de la victoire des Alliés en 1945. Ce récit, c’est également celui de la guerre froide où le monde devient un gigantesque échiquier entre le bloc de l’Ouest (capitaliste) et le bloc de l’Est (socialiste) et où Berlin, métonymie des deux Allemagnes, en est le centre. Cette bande dessinée raconte aussi l’affrontement symbolique de deux modèles idéologiques qui prennent vie et corps dans l’arène des gladiateurs des temps modernes : le Volksparkstadion. Enfin, ce récit c’est celui de deux enfants-loups, Konrad et Andreas Werner, victimes directes de la fureur humaine et victimes collatérales de l’Histoire.

8 Mai 1945, au lendemain de la capitulation inconditionnelle des forces allemandes, deux jeunes garçons essayent de fuir le chaos et les décombres d’une Berlin en ruines. Orphelins de guerre, et juifs, ils sont emmenés à Leipzig où ils apprennent à vivre de la débrouille. Capturés par des agents de la Stasi, ils doivent s’engager pour survivre et faire partie des meilleurs agents de la police secrète de la République démocratique allemande. À l’issue d’une bavure en opération secrète, les deux frères se retrouvent séparés : Konrad est envoyé à l’Ouest alors qu’Andréa demeure à l’Est. Le match de la Coupe du monde 1974, organisée par la République fédérale allemande, est l’occasion de retrouvailles entre les deux frères, mais les enjeux et les idéologies politiques vont les mettre à l’épreuve…

Deuxième album du duo Philippe Collin et Sébastien Goethals, La Patrie des frères Werner continue de raconter l’histoire allemande du XXe siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, les auteurs reviennent sur 30 ans d’après-guerre, de 1945 à 1974. Ils peignent une fresque tout aussi poignante que dramatique où se mêlent fiction romanesque et Histoire. Le cahier pédagogique et la bibliographie finale, à la charge de Fabien Archambault, maître de conférences à l’Université de Limoges, témoignent du travail sérieux et extrêmement documenté qu’ont réalisé les auteurs. La part fictionnelle conserve le degré de vraisemblance nécessaire pour s’intégrer parfaitement au récit véridique, un savant mélange qui nous rappelle le docere, delectare, movere (instruire, plaire, émouvoir) de l’Ars poetica d’Horace.

De la même façon, bien que cela ne soit pas explicitement marqué, cinq grands mouvements rythment la bande dessinée qui devient, de fait, une tragédie, une tragédie à hauteur d’hommes où les manipulations et manœuvres politiques jouent avec le destin des hommes. Tout au long de ce parcours sinueux, le lecteur voit défiler devant ses yeux des cases d’une grande expressivité : le buste d’Hitler se brisant sur les ruines de Berlin, allégorie de la chute de l’Allemagne nazie ; la contre-plongée sur la statue « Die Tragende » (La femme qui porte) lors de l’inauguration du mémorial de Ravensbrück (p. 26) ; l’émerveillement des trois membres de l’équipe de la RDA lorsqu’ils découvrent les nuits babyloniennes d’Hambourg (p. 68) et la séquence apogée du but de Jürgen Sparwasser (p.115) ; le regard perdu de Konrad (p. 129) et, enfin, la case panoramique du pont de Brooklyn (p. 134) dont les espaces inter-iconiques ont disparu comme si une réconciliation chimérique demeurait encore de l’ordre des possibles.

Cinq actes, cinq moments qui fonctionnent comme une synthèse de ces trente années d’après-guerre où l’Allemagne, détruite, fut par la suite divisée et obligée à se reconstruire sur la fragilité de ses propres ruines. Le lecteur remonte le temps et vit de nouveau les temps troubles de la guerre froide à travers les yeux du duo Konrad-Andréa ; un duo inséparable, parce qu’un « frangin, c’est ce qu’on a de plus précieux dans la vie… » (p. 9), et qui pourtant se voit séparé par le poids des idéologies et du devoir. Le devoir prend le pas sur la fraternité et les cheminements parallèles, mais distincts, des deux frères fonctionnent comme une métaphore de l’Allemagne. La tension atteint son paroxysme lors du match opposant la RDA à la RFA à Hambourg, le 22 juin 1974. Deux modèles s’affrontent et la suprématie est en jeu. Le système socialiste veut affirmer sa supériorité (médaille de bronze aux Jeux olympiques de Munich en 1972 et médaille d’or aux Jeux olympiques de Montréal en 1976) alors que le modèle capitaliste ne peut perdre la face. Un antagonisme qui déteint sur les deux frères, l’un aspirant à plus de libertés alors que l’autre, quelque peu hypocrite, souhaite rester loyal à son engagement idéologique tout en jouissant des bénéfices du système qu’il abhorre et combat. Une opposition qui transparaît également sur le trio dominant du match épique : Paul Breitner, le beatnik romantique contre le Kaiser Franz Beckenbauer, côté RFA, et le sympathique et bon vivant Jürgen Sparwasser, côté RDA. Ils résument à eux trois, ou devrions-nous dire à eux cinq avec les frères Werner, la lente et difficile reconstruction d’une Allemagne scindée en deux.

La Patrie des frères Werner est un album très réussi. Le souffle romanesque prend le lecteur dès la première page. Les tiraillements que traversent, tour à tour, Andréa et Konrad leur confèrent une plus grande humanité et le fait qu’ils ne soient que des pions sur cet immense échiquier que fut la guerre froide renforcent l’identification. Le scénario est dynamique, rythmé et soutenu par un dessin très soigné d’une grande vitalité et expressivité. L’effet d’histoire, cher à Pierre Fresnault-Deruelle, fonctionne parfaitement et la gamme chromatique employée, faite majoritairement de gris et de sépia, apporte une coloration historique fort plaisante.

Il conviendrait sans doute d’en dire plus… Mais La Patrie des frères Werner est une histoire qui se lit et qui se vit. Une formidable ouverture sur ces années pas si lointaines qui illustrent pleinement les soubresauts de l’Histoire entre division et fraternité, espionnage et idéologie, entre football passion et football diplomatique.


* : Fabien Archambault, « Trente ans d’histoire de l’Allemagne », cahier pédagogique dans La patrie des frères Werner, Futuropolis, 2020, p. 138


La Patrie des frères Werner. Philippe Collin (scénario). Sébastien Goethals (dessin). Futuropolis. 152 pages. 23 euros.

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Les 10 premières planches :

 

 

  • Camille Pouzol
  • Thierry Lemaire
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  • Allemagne
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  • Futuropolis
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  • Guerre froide
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Camille Pouzol

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