Les Cathares dans la bande dessinée francophone 1/3 Le corpus
Dans les années 1960, deux événements ébranlent le tissu social occitan. En 1962, la grande grève des mineurs de Decazeville annonce le combat de toute une région pour « vivre au pays ». En 1966, la série télévisée historique de Stellio Lorenzi, La Caméra explore le temps, consacre ses deux dernières émissions aux Cathares et à la Croisade contre eux au XIIIe siècle. Le retentissement est énorme en Occitanie *. On peut voir dans ces deux événements le déclencheur du mouvement occitan, tout particulièrement caractérisé par la naissance de la nouvelle chanson occitane et le renouveau des études cathares. Dans le domaine de la bande dessinée, ce n’est qu’en 1978 que sort le premier album consacré au drame cathare du XIIIe siècle. Cette synthèse dresse le panorama de ce sujet dans le 9e art francophone. Dans cette première partie, nous examinerons la production des différentes bandes dessinées « cathares » de 1978 à 2018.
Le corpus
Nous avons recensé 33 albums dont l’action se déroule durant la période officielle d’existence du catharisme (XIIe-XIVe siècle), plus quatre se situant aux XIVe et XVe siècles mais dont le titre se réfère explicitement aux Cathares. Ont été écartés de ce corpus les opus comme Les derniers jours de la Géhenne, ou le tome 3 sous-titré Le Graal de Montségur de la série L’Histoire secrète, qui se référent aux Cathares, mais uniquement comme point de départ mythique d’une quête ésotérique contemporaine.
Nous n’avons pas non plus pris en compte des BD non commercialisées comme celle produite en 1986 par la mairie de Muret en Haute-Garonne sur le thème de la bataille du même nom, ou celle réalisée en 2016-2017 par les étudiants de l’université Paul Valéry de Montpellier sous la direction d’Alessia Trivellone **.
Aymeric (1978-1981)
Au scénario de ces deux premiers albums sur le sujet, on trouve le Bordelais Michel Roquebert (1928-2020), journaliste à La Dépêche, le grand quotidien de Toulouse, puis historien médiéviste suite à sa découverte du catharisme. Il écrit énormément d’ouvrages sur ce sujet, en particulier sa fameuse Epopée cathare. Au dessin, on reconnaît le Bruxellois Gérald Forton (1931-2021), petit-fils du créateur des Pieds Nickelés, passé par Spirou, Vaillant, Pilote, Pif Gadget, et dessinateur notamment des aventures de Bob Morane. Loubatières chez qui ces deux tomes sont sortis, est à cette époque une toute jeune édition toulousaine.
Aymeric (c’est le prénom du fils de Michel Roquebert) est un jeune toulousain de treize ans, fils d’un meunier de la Garonne. Dans le tome un, de 1211 à 1237, tout en construisant son existence familiale, il participe aux différents évènements qui touchent la grande ville, d’où il doit partir se réfugier à Montségur, pour échapper à l’Inquisition. Dans le tome deux, Aymeric prend part à tous les combats qui se déroulent à Montségur ou à proximité. Puis après la reddition de la forteresse en 1244, il parvient à s’échapper et regagne Toulouse.
Si la trame du scénario est historiquement exacte (on n’en attendrait pas moins de Michel Roquebert), mais le graphisme très répétitif avec des personnages toujours représentés avec des cadrages similaires et un habillement très semblable finit par devenir lassant. Notons au passage que, sur la couverture du tome 1, la croix raimondenque de l’écu du cavalier est représentée de la même façon que sur le grand sceau de Raimon VI : avec la branche inférieure plus longue que les autres.
Les Cathares (1980)
Didier Convard au scénario et André Juillard au dessin, auteurs débutants à l’époque, produisent en 1980 ce récit complet chez Magnard, édition pour l’école et la jeunesse.
De simples villageois en 1209, Raymond, sa sœur Rateria, Guillaume et leurs amis sont devenus des combattants de la liberté au fil des affrontements que leur impose la Croisade qui ravage leur pays occitan. Mais s’il est possible de résister victorieusement à des agresseurs, on est aussi parfois victime de la trahison. Et c’est ce qui arrive en fin d’album à Raymond, le dernier survivant, qui sera assassiné en janvier 1243 quelques mois avant le début du siège de Montségur.
Quarante ans du drame cathare vu à travers le prisme des habitants d’un village occitan : une œuvre de jeunesse de grands de la BD, qui montre déjà leur maîtrise dans une publication destinée à des adolescents.
Jehan et Armor (1983-2002)
Mor, pseudonyme de Marcel Morote (1951-2017), est l’auteur de cette petite série. Entre 1983 et 2002, il produit ces albums à la diffusion très restreinte, d’où la difficulté de se les procurer. De noir et blanc au début, il est passé petit à petit à la couleur. On peut dire qu’il a eu un dessin et un graphisme très sûr et bien documenté. Suivant les événements de la croisade de 1209 à 1217, il les fait vivre par son duo de personnages : Jehan et Armor. Il est dommage que son travail n’ait pas été utilisé par une grande maison d’édition qui lui aurait assuré un retentissement plus important que celui qu’il a. On peut dire qu’il se classe parmi les BD didactiques sur le drame cathare.
Donjon cathare (1994
On peut dire que cet album de Thierry Félix au scénario et Philippe Bigotto au dessin sorti en mars 1994 chez Dolmen éditions (maison d’édition basée à Sarlat) rentre également dans la catégorie des BD didactiques.
L’action se déroule en 1214 en Périgord, dans ce qui est l’extrême nord des possessions raimondines (voir carte dans la deuxième partie du dossier). Simon de Monfort y effectue un raid et se heurte à Bernard de Cazenac, seigneur périgourdin qui protège les Cathares. L’épilogue prend place quatre ans plus tard en juin 1218 au siège de Toulouse avec la mort du chef de la croisade.
Cet opus au dessin vigoureux est agrémenté de reproductions de dessins et de manuscrits d’époque, de plans et de photos du château de Castelnaud, ainsi que de reconstitutions de machines de jet. Autant dire que le coté didactique est très développé dans cet album.
Mémoire de Cendres (1995-2007)
Et enfin vint Jarbinet ! C’est à cet auteur belge, notamment connu pour la série Airborne 44, que nous devons la formidable série Mémoire de Cendres qui, de 1209 à 1244, couvre toute la durée de la Croisade. Au tome 1, Helena son héroïne n’est encore qu’un bébé, quand, après de la chute de Carcassonne le 12 août 1209, elle est recueillie par un baron occitan, Bernard de Lorac, qui va l’élever avec ses deux fils. À la fin du tome 10, après avoir pris part à la défense du castrum de Montségur et assisté impuissante au bûcher final du 16 mars 1244, Helena part finir sa vie en 1271 chez les Cathares de Lombardie.
En dehors de ces deux points de départ et d’arrivée, la grande Histoire intervient peu dans le tracé de vie d’Héléna, à tel point qu’à deux reprises, elle quitte l’Occitanie : elle va d’abord en Angleterre (t4 Les Loups de Farnham et t5 La Danse des géants), puis en Italie (t7 Calimala et t8 Le Printemps des assassins). Dans le tome 9, son fils Sanche, personnage central de cet album, prend part comme jeune chevalier en 1240 à la révolte avortée de Raimon Trencavel, le fils du vicomte tué en 1209.
Pour la première fois, une authentique œuvre de fiction s’insère dans le cadre évènementiel de la croisade. Nous pouvons voir s’exprimer les sentiments d’Helena qui n’en représente pas moins sa position sociale nobiliaire et son ascendance royale.
Raimond le Cathare (2004)
Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse, publie en 1996 chez Michel Lafon les mémoires fictives du comte Raimon VI de Toulouse face à la croisade. C’est ce livre que François Corteggiani au scénario et Michel Suro au dessin adaptent en un album sorti en 2004 chez Milan.
L’action commence avec le meurtre du légat pontifical Pierre de Castelnau en 1208, qui est imputé à Raimon VI et qui sert de prétexte au pape Innocent III pour déclencher la croisade, dont on suit les péripéties jusqu’à la mort de Simon de Montfort le 25 juin 1218 au siège de Toulouse.
Le terme « jugement de Dieu » est utilisé avec un sens qui est celui du XXIe siècle et non la signification médiévale, qui a pour synonyme « ordalie », c’est-à-dire une vieille coutume germanique christianisée qui est celle d’infliger une épreuve, voire une torture et selon le résultat, déclarer l’inculpé innocent ou coupable, s’il en réchappe ou pas. La même connotation est utilisée pour les « duels judiciaires ». Donc, cet anachronisme se trouve case 5, planche 70 où le comte de Toulouse, après la mort de Simon de Montfort en juin 1218, n’aspire plus qu’au jugement de Dieu, c’est-à-dire ici la miséricorde divine : « j’attends le jugement de Dieu, le seul qui m’importe désormais ».
La chute, 1 Les prisons de chair (2004)
Que dire de cet opus, sinon que le savoir sur le catharisme de Mathieu Gabella le scénariste, ne sauve pas la narration qui se veut celle du siège de Montségur, d’où le titre de cet album, présenté comme le premier volet d’un diptyque qui aurait du se terminer avec un second tome sous-titré Le Nom des Anges et qui n’est jamais sorti. L’impression de flou est augmentée par le travail du dessinateur Poulos dont le graphisme très évanescent et grimaçant est parfois pénible à suivre.
L’action du tome 1 s’arrête après la prise par les assiégeants du roc de la tour, qui marque une étape décisive du siège mais non la fin de la forteresse.
Je Suis Cathare (2008-2016)
On pourrait presque parler de cheminement spirituel pour caractériser cette série de sept albums et deux intégrales, qui est l’œuvre au scénario de Pierre Fournier dit Makyo et au dessin d’Alessandro Calore et qu’ils situent au « mois d’octobre de l’an 1310 ». Nous sommes donc dans la période clandestine du catharisme, où ne demeurent que quelques parfaits (voir deuxième partie du dossier).
Au long de ces sept albums, le jeune Guilhem Roché vit tout un ensemble d’expériences mémorielles, sentimentales, spirituelles et oniriques, qui sont détaillées au cours de ses aventures. Autant dire que le cadre historique n’est qu’en arrière-plan, auquel d’ailleurs ne se rattachent presque pas les différentes péripéties que traverse le héros.
Le Dernier Cathare (2010-2016)
De la flagellation de Raimon VI à St Gilles en 1209 au bûcher de Monségur en 1244 à cause de la répression anti-Cathare, un jeune troubadour devient Le Dernier Cathare avec Arnaud Delalande au scénario et Eric Lambert au dessin.
Retour de l’évènementiel ou comment la tragédie cathare percute le tracé de vie d’un jeune homme, qui ne faisait que profiter de la vie. De gré ou de force, il prend part aux grands évènements de la croisade : massacre de Béziers au tome 1, chute de Carcassonne et bataille de Muret au tome 2, procès de l’Inquisition au tome 3 et chute de Montségur au tome 4. Mais nous savons que ce « parfait » ne sera pas le dernier, puisqu’il y eut effectivement un « ultime Cathare » : Guilhem Bélibaste qui fût brûlé vif à Villerouge Termenés (Aude) en 1321.
Le tome 3 de cette série est sous-titré Le Jugement de Dieu car un procès en hérésie mené par les inquisiteurs, se déroule publiquement de la page 26 à la page 36 et se termine par un bûcher. Or, nous avons vu qu’au XIIIe siècle, le sens des mots « jugement de Dieu » est tout différent de celui qui désigne ici cet instant sans justice (voir ci-dessus Raimond le Cathare)
Mais d’autres erreurs se sont glissées dans ce tome 3. À la page 6 le héros parle du « Dauphin de France ». Or cette désignation ne date que de 1349, quand Humbert II dernier dauphin de Viennois et sans héritier, cède sa province au roi de France Philippe VI de Valois dont le petit-fils, le futur Charles V, reçoit le titre de Dauphin de France. En outre, à la page 7, le héros évoque l’entrée de Roger Trencavel dans Carcassonne en 1240 ; or, c’est justement parce qu’il n’est pas parvenu à s’emparer de la ville que son entreprise a échoué.
Cathares (2011-2012)
Une courte quête du « trésor des Cathares » raconté en voix off par un traître, voici ce que nous offrent dans cette série Bruno Falba au scénario et Fabio Bono au dessin.
L’action du premier album démarre à Avignonet en Lauragais le 28 mai 1242 avec le massacre de deux inquisiteurs et leur suite par des chevaliers descendus de Montségur et qui y retournent avec trois « purs » (bonshommes), qui étaient prisonniers des inquisiteurs. Cet album se termine avec le bûcher du 16 mars 1244 et la fuite des trois « purs » guidés par Arnaud, un chevalier faidit (dépossédé de son fief suite à la croisade). Dans le second album, ces quatre fugitifs sont protégés par un ours que conduit un mystérieux archer, qui se révèle être une jeune femme, amoureuse d’Arnaud. Le troisième album voit se terminer cette quête par la découverte puis l’anéantissement du trésor, tandis qu’Arnaud le traître est le seul survivant.
Si le contexte historique est bien rendu dans cette série, il y aurait beaucoup à dire en ce qui concerne le graphisme surtout dans le premier album. Ceci se voit dès la couverture de celui-ci, où en arrière-plan trône une représentation très fantaisiste du site de Montségur, avec un couronnement en bois d’une enceinte extérieure qui descend jusqu’au « prat dels crematz » « le pré des brûlés », emplacement supposé du bûcher du 16 mars 1244. Dans ce même premier album, les plans de la place forte sur lesquels le conseil de guerre des assiégeants réfléchit à la stratégie, sont ceux du château construit entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle : ce n’est donc pas le plan des fortifications de l’époque cathare.
Le Lac de feu (2017-2018)
Les extra-terrestres sont arrivés ! Venant d’outre-Atlantique avec Nathan Faibairn au scénario et Matt Smith au dessin, cette mini série de trois albums met en scène l’invasion à l’époque des Cathares d’un village du comté de Foix, par des créatures anthropophages venues de l’espace. Contre celles-ci, tous les humains (croisés, inquisiteur, Cathares et paysans) font front pour sauver des victimes qui ont été enlevées. Une expédition est montée pour les délivrer et finalement le vaisseau des extra-terrestres explose, ne laissant que quelques survivants humains.
Le problème avec cet opus, c’est qu’il massacre allégrement les données historiques. Prenons comme exemple le texte de la quatrième de couverture : « Pyrénées françaises, an 1220 : la croisade contre les albigeois bat son plein. Mais quand un vaisseau spatial grouillant de prédateurs sanguinaires s’écrase quelque part dans les montagnes, une poignée de croisés et une Cathare doivent faire équipe pour protéger le Royaume de Dieu et empêcher que ne s’installe l’Enfer sur Terre ».
En 1220, il s’en faut de beaucoup que les Pyrénées soient « françaises ». Et comment se peut-il que « la croisade contre les albigeois batte son plein » alors que Simon de Montfort a été tué en 1218 devant Toulouse et que son fils Amaury a été obligé de se replier sur Carcassonne ? Et comme par hasard, le « quelque part dans les montagnes », c’est sur le territoire du village de Montaillou mondialement connu grâce au célèbre livre d’Emmanuel Leroy-Ladurie Montaillou village occitan de 1294 à 1328, sorti en 1976, qui est une étude de cette communauté, mais un siècle après 1220 !
Nous plaçons maintenant quatre albums au titre comprenant le mot « Cathares » et dont l’action se situe en Occitanie, mais hors des limites de l’existence reconnue du catharisme (moitié du XIIe – début du XIVe siècle). De plus, les héros de ces aventures sont des gens qui viennent de l’extérieur du pays cathare, soit d’Italie ou d’une partie de France plus au Nord.
Vasco, t7 Le Diable et le Cathare, t8 Le Chemin de Montségur (1988-1989)
Gilles Chaillet (1946-2011), élève de Jacques Martin, place le début de l’action de ce diptyque à Carcassonne, en novembre 1355, lors de la « chevauchée » (expédition de pillage) du Prince Noir (1330-1376), fils du roi d’Angleterre Edouard III (1312-1377).
Le héros de cette série, le jeune Siennois Vasco, arrive à Carcassonne au moment où, suite à l’approche de l’armée anglaise, les habitants de la ville basse se réfugient dans la cité (ville fortifiée). Une fois dans la ville, Vasco apprend que son père qui y vivait et qu’il venait voir, a été condamné au bûcher pour catharisme. Le lendemain, l’irruption d’une troupe soi-disant du comte d’Armagnac empêche l’exécution de se tenir, car le chef de cette troupe prend en otage le jeune fils du sénéchal Thierry de Barbazan et s’enfuit avec. Ayant obtenu le report de l’exécution en échange de la libération de l’otage, Vasco poursuit les ravisseurs jusque dans les gorges du Tarn. Dans le deuxième volume, malgré les innombrables obstacles, Vasco réussit à faire libérer son père, qu’il amène à Montségur. Là, sur la demande de celui-ci, Vasco le laisse dans le château déserté.
Nous avons là un opus de bonne facture et de bonne vraisemblance historique. Seul point critiquable page 21 du tome 1 : la présentation que fait de lui-même le chef de la troupe qui vient interrompre l’exécution des Cathares. Il se dit chevalier « faidit », terme qui est utilisé au XIIIe siècle pour désigner les féodaux dépossédés de leurs possessions et qui refusent (au moins dans un premier temps) de se rallier aux Capétiens, qui deviennent la puissance dominante. Mais à l’époque de Vasco, ils sont tous « rentrés dans le rang » et l’utilisation de ce terme est désormais anachronique. En revanche, l’auteur a bien réussi dans Le Chemin de Montségur aux pages 46-47 la reconstitution du « château des Levis » construit à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle sur les ruines du castrum cathare (voir dans la deuxième partie du dossier).
Le Chevalier blanc, t11, Le Trésor des Cathares (1994)
Si le scénario de Didier Convard respecte à peu près ce que nous savons des Cathares, y compris la légende des Parfaits ayant fui Montségur le veille du bûcher du 16 mars 1244, il est en revanche dommage que les costumes et l’armement des participants à cette aventure, dessinés par Eliane et Fred Funcken, piliers de Spirou et Tintin, et par ailleurs illustrateurs de la très bonne collection de livres Le Costume et les armes, soient nettement et anachroniquement ceux du XIVe siècle.
Au début de ce récit complet commençant en 1254, le chevalier Jehan de Dardemont reçoit une demande d’entretien de la part de Montferrier, un ami de feu son père. L’entrevue a lieu dans un marais sinistre et le dit Montferrier, atteint de la lèpre, demande à Jehan d’aller rechercher pour lui en Languedoc trois Cathares qui avaient fui Montségur dix ans plus tôt et de lui ramener un coffret qu’ils détiennent. Pour effectuer cette mission, Jehan va retrouver son ami Taillefer, qui, après avoir beaucoup ronchonné, finit par accepter de prendre part à l’aventure. Parallèlement, un aventurier du nom de Forneise est chargé par le roi de la même mission, mais pour tuer les trois évadés de Montségur. Toute la suite de l’action consiste donc pour Jehan et Taillefer à retrouver et surtout protéger ces trois hommes de la menace des hommes de main de Forneise. Pour ce faire Jehan reprend son costume de « chevalier blanc » lors de maints combats. Finalement, Jehan remplit sa mission et restitue à Montferrier le fameux coffret qui contiendrait des écrits de la main du Christ.
Jhen, t.13 L’Ombre des Cathares (2011)
Cet opus des continuateurs de Jacques Martin dans la série Jhen mêle un scénario de Jacques Martin et Hugues Payen plein de fantaisie ésotérique avec des Cathares ressuscités en secte hédoniste détenant le Graal et l’exactitude graphique et architecturale de Jean Pleyers.
Le récit est situé dans la première moitié du XVe siècle et dans les pays de Loire. Le damoiseau Jhen Roque est l’ami de l’ancien compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, Gilles de Rais, maréchal de France, le légendaire Barbe Bleue. Jhen réussit à convaincre son ami d’aller en pèlerinage à Conques où Gilles pourra se débarrasser de ses obnubilations de culpabilité. À Conques, les deux amis rencontrent un moine dominicain qui les entraîne sur la piste d’une secte qui serait une résurgence de « l’hérésie dualiste » des Cathares, détenteurs du Graal. Cette épopée les conduit jusqu’en pays de Foix, pour voir la fameuse coupe leur échapper. Cette aventure est complètement détachée des véritables Cathares, qui au XVe siècle, n’ont plus aucune existence historique vérifiable.
* : Sur ce thème écouter l’émission qui lui est consacrée sur France Culture.
** : Voir l’article sur la site Cases d’Histoire : Alessia Trivellone : “Réaliser une BD permet à mes étudiants de Master de vulgariser l’Histoire médiévale”