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Florian Moine

28 juin 2023
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  • Époque contemporaine
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Quatre vies de Mario Marret, biographie d’un aventurier et militant aux multiples facettes

Anarchiste entré dans la Résistance comme opérateur radio, Mario Marret devient par la suite explorateur polaire, documentariste militant puis psychanalyste. Avec Quatre vies de Mario Marret, Nina Almberg et Laure Guillebon reconstituent la trajectoire éclairante et singulière d’un homme en quête de sens.

En bande dessinée comme ailleurs, le genre biographique s’arrête le plus souvent sur des personnages bien connus du grand public. Mario Marret est resté quant à lui essentiellement dans les mémoires des cinéphiles militants et les petits cercles d’amateurs d’expéditions polaires. La vie aventureuse de Mario Marret a cependant quelque chose de fascinant, comme le reconnaît Nina Almberg dans la postface de l’album dont elle est à l’origine. Réalisatrice de documentaires et historienne de formation, la scénariste explique son attirance pour ce personnage : « J’ai été immédiatement happée par le destin de Mario Marret et ce qui se dessine de sa personnalité. J’ai toujours trouvé que ce qu’il portait politiquement était très fort. Ses différentes tentatives de comprendre l’humain et de chercher de meilleures manières de faire société – que ce soit chez les manchots, par le cinéma, l’espionnage ou la psychanalyse – m’ont passionnée. Aujourd’hui, dans cette longue période de troubles politiques et écologiques que nous traversons, retracer son parcours me semble riche d’enseignements, inspirant » (p.171). Fondé sur des recherches documentaires fouillées et une campagne d’entretiens auprès d’anciens compagnons de routes de Marret, l’album parvient à faire partager au lecteur l’enthousiasme de Nina Almberg. En effet, lire Quatre vies de Mario Marret revient à faire un voyage dans le XXe siècle militant.

Mario Marret s’apprête à se rendre dans un camp de réfugiés de Républicains espagnols. Laure Guillebon contextualise habilement grâce à un extrait inventé du journal anarchiste Le Libertaire

En apprentissage chez un artisan de Clermont-Ferrand en 1936, le jeune Marret côtoie le milieu anarchiste en rupture avec le Front Populaire, qui renonce à intervenir en Espagne pour soutenir la République contre Franco. Marret milite, échange avec ses camarades en espéranto, détruit des symboles religieux à la dynamite et, à 19 ans, part quelques mois aider les Républicains espagnols émigrés en France en infiltrant un camp de réfugiés. Le goût de l’aventure, déjà. Durant l’occupation, Marret apprend le métier d’opérateur radio et part pour Alger, où il travaille pour l’Office of Strategic Services, les services secrets américains qui préparent le débarquement en Afrique du Nord. S’ouvre dès lors un chapitre saisissant (et bien mis en scène par le découpage) de l’album et de la vie de Marret, qui prend des risques considérables pour la Résistance. Ce passage, renseigné par l’ouvrage de Fabrizio Calvi OSS, la guerre secrète en France, témoigne très bien du rôle essentiel joué par les services d’espionnage et, en leur sein, des agents infiltrés et des « petites mains ».

En Antarctique, Mario Marret découvre une aurore polaire. Il s’agit de l’une des rares grandes planches contemplatives de l’album.

En 1949, c’est en tant qu’opérateur radio que Mario Marret intègre l’équipage du Commandant Charcot, qui part pour une expédition scientifique inédite en Antarctique : il s’agit de séjourner une année entière en Terre Adélie, la partie française de ce continent, et d’établir une base pérenne afin de mener des recherches. Après le décès d’un membre de l’équipage, Marret devient le cinéaste de l’équipe et prend goût à cette fonction, qu’il apprend de manière très empirique au bout du monde. Le récit insiste à raison sur les qualités pratiques de technicien de Marret, capable de réparer une caméra et de filmer dans des conditions dantesques, ainsi que sur la difficulté de la vie dans le cercle polaire. Si le dessin de Laure Guillebon montre quelques paysages, la plupart des scènes sont en intérieur. En effet, la dessinatrice insiste surtout sur la promiscuité des explorateurs, leur nécessaire solidarité et les petites tâches du quotidien. Cette expérience marque Marret, qui estime que « la compagnie des manchots [lui] permet de méditer sur la nature humaine ». En France, ses documentaires sont bien accueillis : une nouvelle carrière de documentariste s’ouvre à lui. La toponymie de la Terre Adélie garde une trace des séjours de Marret : un petit glacier et une base portent son nom.

Devenu documentariste, Mario Marret (avec les lunettes) couvre les événements politiques de la gauche. Il rappelle ici son apprentissage en autodidacte.

La « troisième vie » de Mario Marret s’ouvre dans l’album sur une table ronde de la « semaine de la pensée marxiste » à laquelle participe en 1967 le cinéaste désormais reconnu. Celui-ci partage ses expériences – l’occasion pour Laure Guillebon de proposer des planches sur le film tourné par Marret en Guinée durant la guerre d’indépendance – et dévoile sa conviction : il faut « donner la caméra aux ouvriers pour qu’ils fassent eux-mêmes les prises de vue », car le cinéma n’exige pas de formation spécifique (p.122), une idée alors difficile à mettre en place de façon concrète. Dans les faits, ce cinéma militant est fabriqué par des professionnels, en témoigne À bientôt, j’espère tourné par Marret et Chris Marker dans l’usine de textiles Rhodiacéta de Besançon. Les planches de Laure Guillebon mettent en évidence les visages de ces ouvriers qui, face caméra, décrivent leurs conditions de travail, ainsi que la réaction des ouvriers militants lors de la projection du film. À bientôt, j’espère suscite en effet des réactions contrastés chez les ouvriers concernés, qui reprochent la vision romantique de la grève ouvrière : ces débats sont retranscrits dans l’album dans un passage un peu verbeux mais très éclairant sur le plan historique (p.136-140).

Par la prise de conscience qu’il suscite, À bientôt, j’espère constitue le moment fondateur à l’origine du groupe Medvedkine, expérience audiovisuelle menée par les ouvriers eux-mêmes à Besançon et à Sochaux, avec l’appui de Chris Marker, sur lequel l’album ne s’arrête pas. La dernière partie de l’album, plus courte et davantage contemplative, s’arrête sur l’homme vieillissant mais toujours aussi actif, qui construit un navire avec l’ambition de l’offrir aux Guinéens en résistance, et lecteur de Freud et de Lacan. L’autodidacte entame dès lors son ultime reconversion en investissant, là encore de façon très empirique, le champ de la psychanalyse. Devenu praticien, il écoute les ouvriers dans un camping de Vitrolles avant d’ouvrir son propre cabinet à Aix-en-Provence, et de trouver une compagne (p.164-166).

Quatre vie de Mario Marret réussit la gageure de donner une cohérence narrative aux multiples existences de ce singulier autodidacte. On comprend à la lecture que c’est l’intérêt pour son prochain qui meut Mario Marret. L’album évite ainsi le piège de vouloir tout dire, et ne donne pas la même importance à toutes les vies de Marret. La réussite de l’entreprise tient également aux dessins élégants à l’aquarelle de Laure Guillebon, dont le réalisme colle à l’aspect documentaire du récit. La dessinatrice a réalisé un travail de reconstitution d’autant plus important qu’il s’agit de couvrir des lieux et des époques très différents. Personnalité intrigante, Mario Marret reçoit avec cet album un bel hommage, qui ne manquera pas d’intéresser les lecteurs attirés par les trajectoires militantes et l’histoire du cinéma.


Voir aussi le documentaire « Les quatre vies de Mario Marret » réalisé en 2016 par Nina Almberg, scénariste de l’album, et Assia Khalid pour France Culture.


Quatre vies de Mario Marret. Nina Almberg (scénario). Laure Guillebon (dessin). Steinkis. 184 pages, 24 euros.


Les dix premières planches :

 

  • Florian Moine
  • Thierry Lemaire
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Florian Moine

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