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Capitaine Kosack

8 mars 2022
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  • Époque moderne
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Au bout de la prophétie aztèque, Le Rêve de Malinche comme un mirage

Entre l’empereur aztèque Moctezuma à qui les dieux avaient annoncé un grand bouleversement et Hernan Cortés qui cachait à peine sa cupidité en prêchant l’Évangile s’est fortuitement glissée une femme, la Malinche. D’abord interprète puis bientôt véritable intermédiaire, cette jeune esclave indigène joua un rôle capital lors de la rencontre brutale entre autochtones et conquistadores en 1519. Dans Le Rêve de la Malinche, publié par les Éditions de La Cerise et retenu dans la sélection officielle du festival d’Angoulême 2022, Gonzalo Suárez et Pablo Auladell, grâce à son trait sombre, onirique et puissant, entendent redorer l’image de cette figure mythique de la Malinche dont ce Rêve évoque plus un paradis perdu qu’un empire asservi.

« Native des contrées
Où Cortés est venu
Trouver haine et fortune
Tu sais de mémoire ancienne
Te méfier des braves
De leur soif inopportune !

Combien de lâches sont venus ici
Courir chimères à coup de fusils ?
Ivres de gloire ont-ils pensé que ton cœur
Serait conquis percé de flèches et de rancœur
Comme tes côtes mexicaines !
De Malinche, de Malinche* »

Il y a quelques années, la Malinche a inspiré des vers enfiévrés à un groupe français pétri de références littéraires. Aujourd’hui, le public francophone peu rompu à la culture hispano-amérindienne ignore l’importance exceptionnelle de cette femme dans l’histoire mexicaine, désormais dépositaire de celle de la civilisation aztèque soumise par la colonisation hispanique à partir de 1521. Tout juste apparaît-elle dans quelques manuels scolaires** pour illustrer une figure du métissage entre les civilisations amérindiennes et européennes au moment du choc des « Grandes Découvertes ». Pour éclairer le lecteur, l’éditeur bordelais de cet album (paru en espagnol en 2019 et dans sa version traduite en 2021) a cru nécessaire d’ajouter, en épilogue, une « présentation » de la Malinche et de sa place cruciale dans l’imaginaire des civilisations précolombiennes.

Deux représentations de la Malinche dans deux codex (livres peints spécifiques aux civilisations mésoaméricaines) rédigés au XVIe s. Qu’elle soit brune au côté de Cortés ou blonde lui faisant face, elle joue toujours l’indispensable rôle d’interprète :

Cortés et La Malinche rencontrent Moctezuma II, novembre 1519, image extraite du Lienzo de Tlaxcala, codex rédigé par les Tlaxcalans en 1552.
La Malinche (ici appelée Marina) traduit à Cortés ce que lui dit l’émissaire de Moctezuma, image extraite du Codex Duràn, rédigé en 1581.

Les sources concordent quand il s’ agit d’évoquer l’irruption de cette femme hors du commun sur la grande scène de l’Histoire. Lorsqu’il débarque en 1519 à la tête de son armada à proximité de la future cité de Veracruz (« la Vraie Croix ») en provenance de Cuba, Cortés ignore la situation géopolitique de la région. Après deux escarmouches avec des Mayas et grâce à l’entremise d’un premier interprète (un diacre espagnol ayant vécu une petite dizaine d’années comme esclave d’un chef maya***), il comprend assez vite d’une part le potentiel économique de la contrée et surtout la stratégie qu’il va pouvoir mettre en œuvre, en jouant simplement sur les dissensions et les haines locales.

Lors de sa troisième confrontation victorieuse avec les Mayas, il se voit offrir par un cacique local une vingtaine d’esclaves parmi lesquelles figure la jeune Malinalli, appelée Malinche par les Espagnols. Celle qui prit le nom de dona Marina après son baptême a la particularité de connaître les langues maya et nahuatl, celle parlée par Moctezuma, maître de l’empire de Technotitlan-Mexico, 400 km plus à l’ouest. Grâce à son don pour les langues étrangères et à sa vivacité comme interprète, elle devient rapidement l’interface entre le maître de Technotitlan et l’envoyé de Charles Quint, en attestent toutes les représentations iconographiques reproduites dans les différents codex rédigés au XVIe siècle.

Cette position finit cependant par changer de nature, si l’on en croit les sources hispaniques. Est-ce l’attirance sincère pour ce conquérant déterminé que fut Cortés, est-ce le charme et le parfum de l’exotisme, est-ce le pressentiment que cette armada allait finir par soumettre l’empire aztèque ? En tout cas, la Malinche devient une intime de Cortés****, sans doute sa maîtresse, peut-être la mère d’un fils. Là, tout bascule : dans l’inconscient collectif du peuple aztèque puis mexicain, cette femme qui a finalement facilité la soumission de ses frères mésoaméricains revêt aujourd’hui les habits d’une courtisane mue par la quête de ses propres objectifs, voire d’une simple traîtresse qui, perdu pour perdu, tire le meilleur parti d’un asservissement collectif inévitable.

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Les dieux dont Quetzalcoatl ont inspiré à Moctezuma le songe qui préfigure la rencontre avec les envoyés de Charles Quint.

Dans cet album très récitatif et presque entièrement dépourvu de dialogues, Gonzalo Suárez raconte sa vision du rôle de la Malinche dans le choc des deux Empires. Il entremêle les espoirs, les craintes, les rêves et les regrets de quatre acteurs et témoins du drame qui conduit à la fin brutale et sanglante de l’entité mésoaméricaine. Aux trois protagonistes, il ajoute Bernal Diaz del Castillo, un des compagnons de Cortés, auteur d’une Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne*** parue dans le dernier quart du XVIe s. Ce dernier est mis en scène dès le chapitre II en train de rédiger une chronique à valeur testimoniale, car il entend soulager son âme au crépuscule de son existence.

Depuis son accession au trône aztèque en 1503, de sombres présages obscurcissent l’avenir de Moctezuma II, « roi-soleil » de Mexico, neuvième souverain de sa dynastie. Celui qui contrôle un territoire grand comme la France actuelle, ouvert sur les océans Atlantique et Pacifique, peuplé de 20 millions de sujets, a d’abord vu comme « un épi de feu, une aurore*****» traverser le ciel de sa capitale, Mexico-Technotitilán, en 1509. Puis deux temples de sa capitale, dédiés à des divinités majeures, sont ravagés par les flammes. À son tour, l’eau du lac enserrant Mexico devient menaçante lors d’une montée inexplicable de son niveau qui ravage les digues. Le pire est encore à venir : quand des pêcheurs capturent un oiseau « semblable à une grue avec un miroir dans les yeux », Moctezuma voit arriver « des gens très droits et barbus au teint blanc » juchés sur « des sortes de cerfs ».

Dès lors, les dés sont jetés : « est-il raisonnable de lutter contre ce qui, de toute façon, va arriver ? ». Pour comprendre le fatalisme de l’empereur aztèque, il est judicieux de rappeler le mythe de Quetzalcoatl, ce « serpent à plumes » incarnant le légendaire premier souverain aztèque qui aurait promis de revenir un jour pour conduire son peuple vers une sorte de terre promise d’où il exercerait sa suprématie sur le monde. Cette civilisation cimentée par le culte des dieux périt en partie par ce qui fit sa force : l’album montre comment, à plusieurs reprises, Moctezuma n’est plus qu’un exécutant de la volonté divine et la Malinche une simple prêtresse.

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Cette scène par ailleurs d’une esthétique soignée illustre l’un des principaux écueils de cet album. À la liberté prise avec les faits historiques (la Malinche mandatée par l’empereur aztèque) s’ajoute l’ambivalence du texte (de quel « Seigneur, créateur des hommes » s’agit-il ?).

L’épaisseur historique du scénario de Suárez peut se concevoir en cercles concentriques. Au plus près de la réalité, le texte ou les dessins, magnifiques, évoquent certains faits marquants. Sont ainsi rappelés, entre autres, les présages de Moctezuma prophétisant l’arrivée des conquistadores, la détermination de Cortés qui, en brûlant ses vaisseaux, interdit toute retraite à ses troupes un temps séditieuses, la libre interprétation par ce même Cortés des ordres de dom Carlos (Charles Quint, suggéré par Auladell grâce au portrait du Titien de 1548), l’importance des projets géminés d’évangélisation et de conquête territoriale, l’horreur qu’inspirent aux Chrétiens les sacrifices humains pratiqués par les Mésoaméricains, la capture de Moctezuma avant le dénouement dans une débauche extrême de violence. Mais dans tout cela, de quoi est vraiment fait le rêve de Malinche ? Le parti pris de Suárez semble de montrer comment cette femme piégée par ses origines aristocratiques et son statut exceptionnel d’interprète fut chargée, au sens propre, d’endosser la responsabilité des massacres préludant la destruction de l’empire aztèque. En tordant un peu la réalité historique, en faisant de la Malinche une émissaire de Moctezuma donc une sorte de prêtresse de la malédiction, Suárez lave cette femme de toute suspicion de trahison.

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Cortés et la Malinche, « tous deux présents dans le même rêve », virant au cauchemar pour le peuple de Malinalli.

En refermant cet album au dessin et à l’esthétique soignés, le lecteur pourra, à son tour, se montrer songeur. Fable sur la guerre à la morale abrupte ? Chronique de la mort d’une civilisation ? Parabole sur le langage et son pouvoir de confusion ? Seule certitude : la Malinche est absoute et les coupables de la disparition des empires mésoaméricains demeurent l’impérialisme espagnol et ses hérauts armés et casqués. Cortés n’imaginait pas être accueilli à Mexico comme la réincarnation du dieu Quetzalcóatl. Grâce à son opportunisme, à son ambition, peut-être aux sentiments sincères éprouvés pour la Malinche, il aura pu masquer ses projets qui, pour les Aztèques, s’avèreront apocalyptiques.


* : La Malinche, chanson du groupe Feu! Chatterton, morceau présent à la fois sur le premier EP éponyme du groupe sorti en 2014 et sur l’album Ici le jour (a tout enseveli) sorti en 2015.

** : Dans lelivrescolaire.fr, programme 2016, classe de 5e, page 126, la Malinche qu’on voit sur une page du codex Azcatitlan (fin XVIe s), est présentée comme la maîtresse indienne et interprète de Cortés. Dans la version du même manuel numérique destinée aux élèves de 2nde, pages 108-109, la Malinche est promue « intermédiaire dans la conquête espagnole du Mexique » et son personnage plus finement analysé : « Indienne qui a aidé Cortès à défaire l’Empire aztèque en conquérant le Mexique et sa capitale Tenochtitlan », « traductrice, conseillère en diplomatie locale [dans] un monde complexe où plusieurs groupes [amérindiens] sont en compétition », aujourd’hui « extrêmement célèbre au Mexique » mais « personnage ambigu, symbole des controverses autour de l’héritage colonial ».

*** : Bernal Diaz del Castillo, Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, à lire en ligne ICI.

**** : à ce sujet, Bernal Diaz del Castillo mentionne bien un mariage de la Malinche, mais avec un hidalgo du nom de Xaramillo.

***** : à partir de cet endroit, toutes les citations entre guillemets sont extraites de l’album, mais le référencement aux pages est impossible du fait de l’absence de numérotation.


Le Rêve de Malinche. Gonzalo Suárez (scénario). Pablo Auladell (dessin et couleurs). Edition de la Cerise. 172 pages. 24 euros

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Les 10 premières planches :

 

  • Capitaine Kosack
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