Prix Cases d’Histoire 2023, les 10 meilleures BD historiques de l’année

Depuis 2015, le Prix Cases d’Histoire récompense la meilleure bande dessinée historique de l’année écoulée. Dans un premier temps, dix demi-finalistes choisis par la rédaction du site entrent en lice pour postuler au titre. Sans surprise, la période contemporaine se taille (encore une fois) la part du lion cette année, mais pour une fois, la Seconde Guerre mondiale reste discrète.

Pour écouter la deuxième “Bédéthèque de Cases d’Histoire“, le podcast qui présente les dix demi-finalistes du Prix Cases d’Histoire, cliquez sur le bouton ci-dessous :

L’année dernière, nous nous demandions si la Seconde Guerre mondiale allait cesser d’être la période historique la plus traitée en bande dessinée. Que les aficionados de cette période de tous les excès se rassurent, elle a encore de beaux jours devant elle comme source d’inspiration. Toutefois, selon l’avis des rédactrices et rédacteurs de Cases d’Histoire, un seul album qui traite des années 1939-1945 mérite d’être dans les dix meilleures bande dessinées historiques de l’année. Le tome 2 de Madeleine résistante, qui narre par le menu la vie de Madeleine Riffaud à Paris pendant l’Occupation, est en effet au même niveau que le tome 1 (déjà présent dans les dix demi-finalistes du Prix Cases d’Histoire 2021), c’est-à-dire absolument remarquable. Ce témoignage de première main (Madeleine Riffaud, bientôt centenaire, a confié ses souvenirs de vive voix à Jean-David Morvan), poignant, est au-delà de ses qualités artistiques, un véritable document historique.

Le XXe siècle a toujours autant de succès. Chumbo, saga familiale inspirée par la propre famille de l’auteur Mathias Lehman, couvre une bonne partie de ce siècle avec comme point d’encrage la ville de Belo Horizonte, au Brésil. La problématique du maintien de la démocratie est au cœur de l’intrigue, dans un pays gangréné par les coups d’Etat militaire. Dum Dum, de Lukasz Wojciechowski, se concentre sur le début des années 1930, à Berlin. Un moment de bascule pour la République de Weimar et de remise en question pour le personnage principal, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, victime de troubles du stress post-traumatique. Si l’on élargit au XIXe siècle, on découvre deux autres albums dans la liste. Les Illuminés, de Laurent-Frédéric Bollée et Jean Dytar, suit les pas d’un trio de poètes composé de Paul Verlaine, Arthur Rimbaud et Germain Nouveau. Par une mise en page très originale, les deux auteurs décrivent le cheminement des Illuminations, recueil de poèmes attribué au plus flamboyant des trois amis. Le troisième tome de Charlotte impératrice (dont le deuxième volume était déjà demi-finaliste en 2020) complète cette période avec un focus sur la dramatique aventure mexicaine du couple formé par Charlotte de Belgique et Maximilien Ier, empereur du Mexique.

La Révolution française accouche souvent d’albums marquants. Révolution et Les Mémoires du dragon Dragon sont les derniers exemples en date. Déjà demi-finalistes pour leur tome 1, les deux séries confirment leurs qualités avec des deuxièmes volumes d’une très grande finesse. Révolution continue de faire le panorama des bouleversements de la société française depuis 1789. Cette fois, c’est la période 1791-1792 qui est abordée, période de grande incertitude pour l’avenir de la Révolution, minée par la réaction de la noblesse. Les Mémoires du dragon Dragon, de Nicolas Juncker et Simon Spruyt, s’attarde sur la facette militaire de la période. Les guerres révolutionnaires y sont passées à la moulinette des outrances du personnage principal, un dragon nommé Dragon. Après les péripéties de la bataille de Valmy, cette comédie historique, remarquablement documentée, décrit cette fois les exactions françaises en Belgique.

L’époque moderne tire son épingle du jeu avec le tome 1 de L’escadron de Catherine de Médicis, de Manon Textoris. Une plongée dans l’entourage de la Régente et notamment son escadron volant, composé de jeunes femmes dévouées, utilisées pour calmer les tensions entre les chefs catholiques et leurs homologues protestants. Absents l’année dernière, le Moyen Âge et l’Antiquité refont surface avec Tête de chien et Kleos. La prémière série, réalisée par Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, prend place à la fin du XIIe siècle dans le milieu des tournois. Le souvenir de Guillaume le Maréchal plane sur cette reconstitution pleine de bruit et de fureur. La seconde série, de Mark Eacersall et Amélie Causse, s’inspire des récits d’Homère pour faire vivre à son personnage principal des aventures similaires à celles qui le faisaient rêver en écoutant les aèdes.

Rendez-vous entre Noël et le Jour de l’An pour le dévoilement des trois finalistes.

Les dix demi-finalistes :