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Capitaine Kosack

9 mars 2019
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Rampokan : la quête à contre-courant des racines, dans l’Indonésie en pleine décolonisation

La collection Aire Libre réédite en un volume et en couleurs le diptyque* de Peter Van Dongen. Fils d’un Hollandais et d’une Indonésienne, l’auteur a pioché dans ses souvenirs familiaux pour écrire et dessiner une œuvre extrêmement personnelle, dans laquelle s’entremêlent les destins individuels et collectifs de l’Histoire de sa patrie de cœur entre 1946 et 1951. En toile de fond, le retour impossible des Indes néerlandaises dans leur giron colonial, dans une région déjà chamboulée par les séquelles de l’impérialisme japonais.

Lorsqu’en 1602, la Compagnie des Indes Orientales (Vereenigde Oostindische Compagnie) prend pied en Indonésie, ses dirigeants ne savent pas qu’ils lient le sort de cet archipel à celui d’un lointain petit pays d’Europe pour trois siècles et demi. Cette union se renforce encore lorsque le gouvernement néerlandais prend directement en charge la gestion de ce qui devient son unique colonie en 1799. D’abord exploitée pour ses épices (cultivées sur les îles des Moluques), cette possession est ensuite soumise au système des cultures forcées, dont la dernière en date, celle de l’hévéa, alimente les industries européennes du pneumatique pendant la première moitié du XXe siècle. Relativement épargnée lors du premier conflit mondial, l’Indonésie est cependant touchée dès 1908 par plusieurs vagues de contestation anticoloniale, d’inspiration successivement nationaliste, musulmane et communiste. Toutes se brisent sur le refus de la métropole de concéder l’indépendance, parfois au prix d’une répression féroce, comme en 1927.

Le coup d’accélérateur décisif à l’émancipation du peuple indonésien est donné au moment de l’occupation japonaise entre mars 1942 et août 1945. Pendant ces trois années, l’Empire du Soleil Levant tente de se montrer comme une force libératrice et y parvient, au début, en enfermant tous les dirigeants et les Totoks (colons Blancs) dans des camps aux conditions de détention particulièrement sévères. Alors que les intentions japonaises sont purement impérialistes, et qu’il s’agit donc d’exploiter les ressources et la main d’œuvre locales sans retenue, les autorités nipponnes jouent la carte de la fraternité (« l’Asie aux Asiatiques ») et de la propagande nationaliste en encourageant, pour mieux le contrôler, le leadership d’Ahmed Sokarno** et de Mohammed Hatta. Le 17 août 1945, ce jeu du plus fin cesse avec la capitulation japonaise. Mais pensant pouvoir mettre en œuvre leur programme dans un pays débarrassé de sa tutelle impérialiste, la toute jeune république d’Indonésie doit livrer bataille contre une revenante, l’ancienne métropole néerlandaise.

À l’instar de la France, défiée par l’Indochinois Ho Chi Minh lorsque cesse la guerre sur le front européen, les Pays-Bas s’apprêtent donc à reconquérir leur colonie indonésienne perdue depuis mars 1942. Pour raconter cette opération, Van Dongen se place à hauteur d’un groupe de soldats s’apprêtant à débarquer dans le port de Tanjung Priok, à Jakarta, en octobre 1946. Parmi eux, des baroudeurs comme le major van Daalen ou le sergent Jonker, et de simples conscrits ou engagés comme les soldats de Zwart, Verhagen ou Riebeek. Les motivations des uns et des autres varient. Certains se contentent d’obéir aux mâles accents d’un gouvernement qui entend redorer son blason et recouvrer une partie de son potentiel économique grâce aux richesses de sa colonie grande comme l’Europe occidentale. D’autres, moins patriotes et plus pragmatiques, imaginent déjà les profits juteux à tirer du trafic de l’essence, avec la complicité du marchand chinois monsieur Ong et d’un déserteur activement recherché.

Deux prisonniers liquidés parce qu’ils ont essayé de s’enfuir, le silence embarrassé des soldats qui ne sont pas dupes, une autre « sale guerre » en perspective.

Mais celui qui va donner sa vraie dimension à la tragédie et permettre au scénario de tenir la distance des 160 planches se nomme Johan Knevel. Suite à une bagarre mortelle qui précipite le soldat Verhagen par-dessus bord et parce que Knevel conserve ses papiers sur lui, ce dernier va, sous deux identités, multiplier les rencontres en divers lieux des îles de Java et de Sulawesi. Sous ces deux éclairages donc, celui de Johan Knevel, un Totok revenu au pays et celui d’Erik Verhagen, un autre Hollandais natif de Java mais militant du PKI (le parti communiste indonésien), l’auteur raconte, au plus près du terrain, la réalité complexe de la société indonésienne à l’épreuve d’une nouvelle fracture engendrée par la présence néerlandaise à son crépuscule.

Toute la complexité de la situation géopolitique indonésienne résumée ici : les Sikhs de l’armée britannique côtoient les soldats japonais qui, malgré la défaire d’août 1945, sont chargés du maintien de l’ordre, en attendant une relève policière et militaire néerlandaise, que les autochtones renvoient déjà au bercail par leurs slogans en réclamant leur liberté (merdeka).

Tous les partis communistes étant de fidèles courroies de transmission du grand frère soviétique, l’attitude de leurs militants à l’égard des empires coloniaux ne surprend pas. Il s’agit partout d’encourager et de soutenir, par tout moyen, les mouvements en lutte pour l’émancipation. Sous l’identité de Verhagen, Knevel se trouve donc intimement lié au combat de ceux que les Hollandais appellent les ploppers. Avides d’accéder enfin à l’indépendance pour jouir de leur liberté, de nombreux Indonésiens se battent aussi avec le secours de leurs chefs locaux, de leurs traditions et de leurs rites ancestraux. Au fil des pages, Van Dongen justifie cette accession méritée à l’indépendance. Mais à travers la vision de Johan Knevel, vrai double de l’auteur, cet événement inéluctable prend une autre dimension. La motivation de ce Totok, né en 1922, orphelin quand éclate la guerre en 1939 et de retour sur le sol natal après sept années d’errance, échappe à toute considération politique ou militaire. Sa présence sous l’uniforme n’est qu’un biais pour retrouver la trace de celle qui fut sa babu (nourrice) Ninih, pour renouer avec le paradis perdu de son enfance. Cette nostalgie a certainement imprégné les récits familiaux. La mère de Van Dongen est née en 1941 aux Célèbes, actuelle Sulawesi, et sa grand-mère maternelle aux Moluques. Toutes deux ont quitté leur île natale en 1952 avec le sentiment d’être des exilées devenues apatrides aux Pays-Bas, sentiment que les rapatriés d’Algérie éprouvèrent à leur arrivée à Marseille dès 1962.

Johan Knevel retrouve, cachée dans le plancher de la maison familiale, une boîte remplie de photos exhalant le bonheur de l’enfance au temps de l’âge d’or des Indes néerlandaises.

En vérité, les trois années que Van Dongen a consacrées à se documenter sur cet épisode de son histoire familiale et les quatre années nécessaires à la réalisation du diptyque originel*** montrent que Johan Knevel dissimule en fait une troisième identité, celle de Van Dongen lui-même, tiraillé entre un sentiment d’incomplétude personnelle (ce qu’une culture ancrée dans une petite patrie peut transmettre génération après génération) et l’acceptation de la liberté que les Indonésiens ne pouvaient obtenir autrement qu’en congédiant par la force tous les représentants de leur servitude passée. Le souvenir d’une cérémonie de Rampokan***, que Knevel a vécu dans les bras de sa babu Ninih, et qui sert de fil rouge au scénario de Van Dongen, le prouve. Il s’achève tragiquement, inspirant à Ninih une sombre prophétie. Cette page d’histoire indo-hollandaise ne pouvait trouver meilleur interprète que Van Dongen. Il fallait bien, en effet, tout le talent de l’un des nouveaux maîtres de la ligne claire intelligente et toute sa connaissance du sujet pour exprimer le vécu de la décolonisation dans une Asie kaléidoscopique.


* : Rampokan Java et Rampokan Célèbes ont été édités en 2003 et 2005, en bichromie, aux éditions Vertige Graphic.

** : Ahmed Sokarno a fondé le Parti national indonésien en 1927, ce qui lui vaut d’être assigné à résidence par les autorités coloniales néerlandaises. Libéré par les Japonais en 1943 pour devenir un collaborateur du nouveau pouvoir, il réussit toutefois à ne pas se couper des résistants. Ce double-jeu lui profite : deux jours après la capitulation japonaise, il proclame simultanément l’indépendance et la république d’Indonésie, fondée sur cinq grands principes: nationalisme, internationalisme, démocratie, bien-être social, croyance en un seul Dieu. Cet ambitieux programme, dénommé Pantjasila, constituerait le socle de l’identité indonésienne, accordant au peuple le droit au développement, la liberté de choisir ses dirigeants, l’obligation de la foi musulmane et l’ouverture au monde en pleine recomposition.

*** : voir le dossier en fin d’album, agrémenté de photos personnelles et d’ébauches de l’auteur. L’explication du titre de l’album y est aussi dévoilée. Le Rampokan est un rituel destiné à exorciser les méfaits causés par une panthère ou un tigre. Le terme Rampokker désigne des pillards, et peut être utilisé symétriquement par les ennemis de cette guerre de décolonisation : les colons voleurs des richesses nationales ou les indépendantistes voleurs de toutes les « avancées » économiques mises en œuvre sur l’archipel. L’auteur laisse planer le doute entre ces deux interprétations.


Rampokan.Peter Van Dongen (scénario et dessin). Dupuis. 176 pages. 26 €


Les 5 premières planches :

  • Capitaine Kosack
  • Thierry Lemaire
3.8
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